Les motifs présents sur les ailes des papillons jouent plusieurs rôles essentiels à leur survie et à leur communication. De récentes observations menées sur le papillon de l’espèce Myrtil, ajoutent un facteur clé à ces premières fonctions.
Les motifs des ailes des papillons, des indicateurs polyvalents
Les taches et motifs (appelées « ocelles » dans le jargon scientifique) présents sur les ailes des papillons jouent un rôle important pour leur survie, leur reproduction et leur communication. Parmi leurs principales fonctions :
- Camouflage : de nombreuses espèces de papillons utilisent les motifs colorés de leurs ailes pour se fondre dans leur environnement (feuilles, écorces d’arbre, etc.), et échapper ainsi aux prédateurs.
- Avertissement : les couleurs vives des ailes de certains papillons servent généralement d’avertissement aux prédateurs potentiels, indiquant par exemple une toxicité achevant de dissuader l’attaque.
- Séduction : les motifs des ailes du papillon jouent un rôle dans la séduction, caractéristiques visuelles permettant d’attirer leurs partenaires pendant la saison de reproduction.
- Thermorégulation : certains motifs imprimés sur les ailes du papillon peuvent aider l’insecte à absorber ou à réfléchir la lumière solaire de sorte à maintenir une température corporelle optimale.
- Identification : les taches uniques des ailes des papillons permettent souvent aux lépidoptéristes d’identifier leur espèce.
Une récente étude ajouterait une caractéristique de plus à cette liste, en lien étroit avec le changement climatique…

Les taches des ailes des papillons évolueraient en fonction de la température
Selon les recherches d’une équipe de scientifiques britanniques publiées dans le journal Ecology and Evolution, les motifs des ailes du papillon seraient susceptibles d’évoluer en réponse au réchauffement climatique.
Ainsi, les chercheurs ont découvert que les femelles de l’espèce Maniola jurtina dont les chrysalides se sont développées à une température d’environ 11°C, comportaient une moyenne de six taches, alors que les chrysalides développées à quatre degrés de plus n’en possédaient que trois.
La variation des taches présentes sur les ailes du papillon Maniola pourrait alors s’expliquer par la capacité de l’insecte à s’adapter à la hausse des températures, tout en bénéficiant d’une nouvelle technique de camouflage dans un environnement changeant à la végétation de plus en plus sèche.
Une découverte qui remet en cause les analyses scientifiques portant sur la raison du nombre variable de taches présentes sur les ailes des papillons. Et l’un des auteurs de l’étude de préciser :
Les résultats de notre étude suggèrent que le papillon adapte son camouflage en fonction des conditions climatiques. Si ses ailes présentent moins de taches, l’insecte peut alors s’avérer plus difficile à repérer sur de l’herbe sèche, de plus en plus fréquente avec le réchauffement.

