La Chine se prépare à lancer sa mission Chang’e 6 dans le but ambitieux de collecter des échantillons de la face cachée de la Lune. Ce projet, utilisant la huitième fusée Longue Marche 5, marque une étape importante dans l’exploration lunaire et représente un défi technique et scientifique sans précédent.
Une grande première
La mission Chang’e 6 vise à explorer une région de la Lune qui n’a jamais été directement observée depuis la Terre. Son objectif est de collecter jusqu’à 2 000 grammes de matière lunaire et de les rapporter sur Terre. Si elle réussit, ce sera la première fois qu’une telle mission est accomplie.
Pour faciliter cette entreprise complexe, la Chine a lancé un satellite relais nommé Queqiao-2 en mars dernier. Rappelons en effet que la face cachée de la Lune n’est pas directement visible depuis la Terre, ce qui rend difficile la communication directe avec les engins spatiaux qui y sont déployés. Un satellite relais en orbite lunaire permet ainsi d’établir une liaison de communication continue entre le vaisseau et les stations au sol sur Terre, même lorsque la ligne de vue directe est interrompue.
De plus, la face cachée de la Lune présente des défis uniques en matière de communication en raison de son relief accidenté et de l’absence d’atmosphère pour propager les signaux radio. Un satellite relais positionné en orbite lunaire peut donc également permettre de surmonter ces obstacles en agissant comme un relais de transmission stable et fiable.
L’heure exacte du lancement de Chang’e 6 n’a pas encore été divulguée par les autorités chinoises, mais les avertissements de navigation indiquent qu’il est prévu assez tôt ce vendredi 3 mai.
La zone d’atterrissage prévue est quant à elle située dans le cratère Apollo, dans la partie sud de la face cachée de la Lune. Il se trouve dans le bassin du pôle Sud-Aitken (SPA), une région qui suscite un vif intérêt scientifique en raison de son potentiel à révéler des indices sur l’histoire de la Lune et du système solaire.

Chang’e 4 et 5 ont ouvert la voie
Naturellement, Chang’e 6 s’appuiera sur les réussites précédentes de la Chine dans l’exploration lunaire, notamment la mission Chang’e 4 qui avait réussi à atterrir sur la face cachée de la Lune en 2019, ainsi que sur Chang’e 5 de 2020 qui avait rapporté des échantillons de la face proche de la Lune.
Pour opérer, la mission Chang’e 6 utilisera une pile de trois vaisseaux spatiaux. Un module de service fournira la propulsion nécessaire pour entrer en orbite lunaire, tandis qu’un atterrisseur se posera sur la surface lunaire pour collecter des échantillons. Ces derniers seront ensuite lancés en orbite lunaire par un véhicule d’ascension qui rejoindra le module de service pour le retour vers la Terre.
Outre ses objectifs scientifiques, Chang’e 6 comprend également des charges utiles internationales provenant de France, de Suède, d’Italie et du Pakistan. Ces collaborations témoignent des efforts de la Chine pour renforcer sa coopération internationale dans l’exploration spatiale.
