En Corée du Sud, des chercheurs ont testé avec succès une nouvelle technique capable d’influencer le cerveau humain. La technique en question consiste à relier des champs magnétiques à des nanoparticules magnétisées et n’a donc aucun besoin de recourir à des implants.
Des champs magnétiques et zéro implant dans le cerveau
Actuellement, les deux méthodes de contrôle des implants les plus courantes sont l’optogénétique, qui fait appel à particules de lumière, et la stimulation cérébrale profonde, qui permet notamment de traiter la maladie d’Alzheimer. Dirigée par une équipe de neuroscientifiques de l’Université Yonsei (Corée du Sud), une étude publiée dans la revue Nature Nanotechnology le 2 juillet 2024 a permis de tester une nouvelle méthode nommée Magnetogenetic Interface for NeuroDynamics (ou Nano-MIND).
Le premier point intéressant de cette technique est l’absence d’implant, contrairement à l’optogénétique et la stimulation cérébrale profonde. Son fonctionnement repose sur la mise l’association de champs magnétiques à des nanoparticules magnétisées. Or, ces nanoparticules sont préalablement injectées dans le cerveau des patients.
Il faut savoir que certains types de neurones sont génétiquement modifiés afin de devenir des genres de magnétorécepteurs capables d’attirer les nanoparticules à leur surface. Ainsi, ces neurones s’activent lorsque les nanoparticules commencent à tourner sous l’impulsion de faibles champs magnétiques situés à une certaine distance.
Une technique très prometteuse
Dans un premier temps, les neuroscientifiques sud-coréens ont testé la méthode Nano-MIND sur des souris. Ils ont alors constaté la possibilité d’influencer le comportement des animaux, et notamment leur appétit. Durant une phase d’observation, les souris testées étaient susceptibles d’être soudainement quatre fois plus affamées que leurs congénères non modifiés. Pour les responsables, la méthode devrait dans un futur plus ou moins proche être utilisée dans la recherche afin de comprendre les fonctions cérébrales, mais également et surtout les réseaux complexes de neurones artificiels, les interfaces cerveau-machine ainsi que des progrès vers de nouveaux traitements pour les problèmes neurologiques. Citons également la possibilité de progresser vers de nouveaux traitements pour les problèmes neurologiques.
En revanche, un autre neurologue qui travaille à l’Institut de neurosciences de Sant Joan d’Alacante (Espagne) est à l’origine d’une publication, également dans la revue Nature Nanotechnology, dans laquelle il a commenté les travaux sud-coréens. Il a alors fait part de ses réserves concernant ces recherches, notamment en ce qui concerne la durabilité des résultats obtenus. En revanche, l’expert a admis que la méthode Nano-MIND présentait des avantages (sa précision et l’absence d’implant notamment) et s’avérait prometteuse. Néanmoins, cette technique devra apporter davantage de preuves solides afin de devenir un élément clé dans le domaine de la neurologie.