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Les champignons hallucinogènes, un nouveau traitement pour lutter contre la dépression ?

Crédit Wikipedia

Face à la dépression, les spécialistes ont tendance à prescrire aux patients un traitement médicamenteux lourd en antidépresseurs accompagné d’une psychothérapie et d’une aide psychosociale. Lorsque le patient en phase de dépression ne répond pas au traitement basique, il se voit proposer des séances d’électroconvulsivothérapie, un traitement à base d’électrochocs. Aujourd’hui, une nouvelle possibilité de traitement vient d’émerger des recherches scientifiques engagées en lien avec ce trouble mental et il reposerait sur l’utilisation de champignons hallucinogènes !

Les champignons hallucinogènes détiennent un composé appelé psilocybine, un procédé actif à l’activité sérotinergique. Il réagit donc avec les récepteurs à sérotonine, un neurotransmetteur intervenant dans le maintien et la régulation physiologique du cycle circadien, du comportement alimentaire et sexuel, ainsi que dans le développement de troubles émotionnels tels que la peur ou le stress à caractère dépressif. Un nouvel article publié dans la revue scientifique Journal Scientific Reports par les chercheurs de l’Imperial College London apporte de nouvelles preuves sur la capacité de la psilocybine à réduire le caractère dépressif de certains patients. La molécule aurait la capacité de « reprogrammer » les zones du cerveau impliquées dans le développement de troubles dépressifs.

Crédits : Wikipedia

Pour arriver à de tels résultats, les scientifiques ont mesuré l’activité cérébrale de patients dépressifs avant et après la prise de psilocybine. Les vingt sujets résistants au traitement de base durent ingérer deux doses de 10 à 25 mg de psilocybine à une semaine d’intervalle dans le cadre de cette étude. En mesurant le flux sanguin et sa circulation au sein du système cérébral à l’aide d’une méthode de neuro-imagerie appelée IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), le neurobiologiste Robin Carhart-Harris et son équipe en observèrent la diminution dans certaines zones du cerveau, notamment dans l’amygdale, d’une structure impliquée dans les réponses au stress, à la peur et à d’autres facteurs émotionnels.

Ces résultats, mis en lien avec les réponses aux questionnaires visant l’état symptomatique des troubles dépressifs des différents patients, attestent d’une réinitialisation du système cérébral responsable de la dépression. Pour vérifier ces résultats et obtenir plus d’informations sur le phénomène, les chercheurs espèrent reproduire l’étude sur de nouvelles variables et sur de nouveaux sujets dont les troubles dépressifs diffèrent.

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