L’Homme se trouve au même niveau que l’anchois dans la chaîne alimentaire

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Crédits : Cindy Chow/iStock

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’humain n’est pas un super prédateur, du moins pas au sein de la chaîne alimentaire naturelle. Ce serait même tout le contraire…

L’humain n’est ni l’espèce la plus grande, ni la plus rapide, et encore moins celle qui vit le plus longtemps. Certes, le développement d’outils et d’un langage complexe nous a permis d’évoluer rapidement, mais ces critères ne font pas pour autant de nous une espèce dominante au sein de la chaîne alimentaire. D’ailleurs, selon les chercheurs, l’homme se placerait au même niveau trophique que l’anchois.

La chaîne alimentaire, une représentation des relations de prédation naturelle

La chaîne alimentaire se réfère aux relations de prédation entre les êtres vivants d’un même écosystème. Celle-ci illustre la façon dont l’énergie et les nutriments circulent d’un organisme à l’autre, chacun des maillons de la chaîne représentant un niveau trophique. Parmi ses acteurs :

  • Producteurs (base de la chaîne alimentaire) : plantes et algues à l’origine du phénomène de photosynthèse, qui convertissent l’énergie solaire en énergie chimique.
  • Consommateurs primaires : herbivores (lapins, cerfs, insectes phytophages, etc.) se nourrissant des producteurs.
  • Consommateurs secondaires : carnivores ou omnivores (renards, grenouilles, oiseaux, etc.) se nourrissant des consommateurs primaires.
  • Consommateurs tertiaires : grands prédateurs (aigles, lions ou requins) se nourrissant des consommateurs secondaires.
  • Décomposeurs : bactéries, champignons et insectes décomposant les matières organiques mortes en nutriments que les producteurs peuvent réutiliser.

Les chaînes alimentaires peuvent être simples ou complexes, souvent interconnectées, formant des réseaux trophiques plus vastes où chacun d’entre eux joue un rôle crucial pour l’équilibre de l’écosystème.

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Grand héron capturant sa proie – Crédits : Yves Tzaud/iStock

À quel niveau l’Homme se place-t-il dans la chaîne alimentaire ?

En raison de son régime omnivore, l’Homme occupe plusieurs niveaux dans la chaîne alimentaire. Lorsqu’il consomme des végétaux (fruits, légumes, graines ou noix), l’humain endosse le rôle de consommateur primaire, se nourrissant directement des producteurs.

En revanche, lorsqu’il se met à consommer des herbivores comme le bœuf, le porc ou le poulet, celui-ci devient un consommateur secondaire, se nourrissant des consommateurs primaires. Enfin, quand il se nourrit de carnivores, l’homme peut être considéré comme un consommateur tertiaire.

L’humain se place au même niveau trophique que l’anchois

Après avoir analysé précisément l’ensemble des régimes alimentaires humains*, les chercheurs ont évalué le niveau de l’Homme dans la chaîne alimentaire à un indice moyen de 2,2, soit le même que celui d’un porc ou d’un anchois. Pour information, le niveau trophique de l’orque et de l’ours polaire est estimé à 5,5.

Notons que le niveau trophique humain peut sensiblement varier en fonction des pays : ainsi le Burundi, dont les habitants observent une alimentation majoritairement végétale, atteint le niveau le plus bas avec un indice de 2,04. C’est l’Islande qui s’emparerait du score le plus haut (2,58) du fait de son régime majoritairement carnivore à base de poissons. Quant à la France, elle bénéficierait d’un indice de 2,48.

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Couple de barramundis à l’affût d’un banc d’anchois – Crédits : CoreyFord/iStock

*Analyse basée sur les données de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) portant sur la consommation humaine entre 1961 et 2009.