Cette start-up veut cartographier l’ensemble des fonds océaniques encore inconnus

océan vague
Crédits : PxFuel

Alors que l’humanité lorgne sur l’espace, il s’avère que les océans restent encore dans leur grande majorité inexplorés. Sous l’impulsion d’un programme de l’UNESCO, une start-up en particulier pourrait jouer un immense rôle dans la future connaissance des fonds océaniques.

85 % des fonds marins sont à cartographier

Il faut dire qu’aujourd’hui, les projets concernant l’espace sont légion. Il est question de construire une base sur la Lune, d’envoyer des humains sur Mars pour y fonder une colonie, d’exploiter les ressources des astéroïdes et bien d’autres. Cependant, il faut savoir que l’humanité a aujourd’hui davantage de connaissances sur Mars que sur les profondeurs des océans de sa propre planète.

Dans 2018, l’UNESCO affirmait dans une publication que le projet visant à cartographier l’intégralité des fonds marins d’ici 2030 était opérationnel. Or, cette initiative n’est pas le fruit du hasard. En effet, 85 % du plancher océanique reste à cartographier. Le fait est que les fonds océaniques sont au carrefour de multiples enjeux. Il est notamment question de conservation marine, d’enjeux climatiques et de prévention de certains risques (marées, tsunamis). Évoquons aussi la transition écologique avec, entre autres, l’étude de l’énergie que peut produire la houle.

Ce programme Seabed 2030 fondé par la Nippon Foundation-GEBCO dispose d’un capital d’amorçage de 2 millions de dollars par an. Évidemment, cette importante manne financière a attiré de nombreuses sociétés venant proposer leurs services. Parmi ces dernières, nous retrouvons la start-up étasunienne Bedrock, dont les ambitions sont immenses.

Fournir des données exploitables plus rapidement

À l’origine de Bedrock, nous retrouvons un ancien ingénieur de SpaceX ainsi que l’ancien PDG de Nautilus Lab, une société travaillant sur l’efficacité énergétique des bateaux. La start-up Bedrock se spécialise quant à elle dans la cartographie, l’exploration marine et les sonars. Cette dernière a conçu un sous-marin de taille assez réduite, autonome et 100 % électrique. L’engin en question est connecté à une plateforme et à un service de données à propos les fonds marins.

Aujourd’hui, les drones sous-marins souffrent d’une autonomie assez faible. En haute mer, ce handicap rend indispensable le soutien d’un navire jouant le rôle de ravitailleur et de récolteur de données. Bedrock estime qu’en l’état actuel des choses, une année est nécessaire avant de fournir des donnes exploitables, notamment commercialement. La société promet de diviser ce délai par dix au moyen de sa solution : un cloud. Les données sont envoyées directement vers un cloud, et ainsi facilement récupérables par les clients. Côté cartographie, il est question d’une résolution 50 fois supérieure aux cartes habituelles.

Enfin, Bedrock n’est pas la seule société travaillant sur la cartographie des fonds marins. Saildrone Surveyor développe un drone de surface ayant récemment parcouru environ 4 200 km et cartographié une surface d’environ 22 000 km². Il s’agit d’un engin à faible impact environnemental, fonctionnant à l’énergie solaire et à l’hydroélectricité.