Cette plante est-elle réellement capable d’effacer le goût du sucre ?

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Crédits : J.M.Garg / Wikipedia

Une plante pourrait permettre de contrôler notre consommation de sucre. Présente sur une bonne partie de la surface terrestre, la Gymnema sylvestre est connue pour inhiber temporairement le goût du sucre. Qu’en est-il réellement ?

Un remède miracle

La Gymnema sylvestre est une sorte de buisson rampant en forme de liane capable d’atteindre trois mètres de hauteur. Présente en Afrique, au Moyen-Orient en Asie et en Océanie, celle-ci est notamment utilisée en médecine traditionnelle indienne ou chinoise. Selon ces traditions, la Gymnema guérit les rhumatismes, les ulcères, l’asthme et autres morsures de serpents.

Nous nous intéresserons ici à l’espoir que peut susciter la Gymnema chez les diabétiques. En effet, son surnom de « destructrice de sucre » interpelle. Comme l’explique l’Agence Science-Presse dans un article du 26 juin 2020, la plante supprime le goût du sucre dans la bouche durant un laps de temps compris entre 30 et 60 minutes.

Par le passé, la science pensait qu’il s’agissait d’une seule molécule : la gymnémique. Et pourtant, il semble qu’il est plutôt question d’un mélange de plusieurs acides gymnémiques. Ces derniers se lient aux récepteurs de la saveur sucrée présents sur notre langue, prenant la place du sucre qui ne peut plus s’y accrocher. Autrement dit, le sucre n’a plus le goût du sucre, du moins lorsque la plante fait son effet.

Aucune étude sérieuse

Cet effet est connu de certaines sociétés comme Coca-Cola, qui a financé une étude sur le sujet en 2018. Toutefois, l’effet de la Gymnema semble varier selon les personnes. Par exemple, une journaliste du magazine new-yorkais The Cut dit avoir testé la plante sans en ressentir ses effets. Par ailleurs, il faut savoir que la Gymnema est commercialisée sur Amazon. Toutefois, celle-ci ne fait pas l’unanimité parmi les acheteurs. Mais étant donné que la plante fonctionne sur certaines personnes, cette dernière est souvent associée à la perte de poids et au diabète.

Le fait est que les études menées sur la Gymnema sont discutables, notamment en raison des échantillons tests qui ne comptent à chaque fois que quelques dizaines de participants. De plus, les premières études ont été menées en Inde il y a une trentaine d’années. Or, le fait que la plante y soit considérée comme un remède avéré joue forcement sur les résultats.

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Exemple de Gymnema sylvestre en complément alimentaire. Crédits : iHerb

Une autre étude publiée en 2003 met en lumière un conflit d’intérêts. En effet, l’essai randomisé concernait un supplément alimentaire contenant de la Gymnema. Or, il a été avéré que l’étude avait été financée par le fabricant de ce supplément ! D’autres cas similaires existent, comme les études sur le produit Crave Crush.

Enfin, citons également le travail de la plateforme Practice-Based Evidence in Nutrition. Celle-ci trouve à son origine des diététiciens canadiens et des associations de diététiciens britanniques et australiens. Or, en 2015, des experts ont évalué la totalité des données disponibles sur la Gymnema. En conclusion, les professionnels ont indiqué que les vertus de la plante ne font l’objet d’aucune preuve scientifique formelle.