Des chercheurs découvrent une partie du cerveau qui continue de grandir à l’âge adulte

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Une équipe de chercheurs en neuroscience de l’Université de Stanford, aux États-Unis, a récemment fait une importante et surprenante découverte au sujet du cerveau humain. En effet, une partie clé du cerveau continuerait à grandir à l’âge adulte. Il s’agit de la zone qui permet de reconnaître les visages.

Jusque-là, il était admis que la croissance des tissus cérébraux s’arrêtait au tout début de la vie et que le cerveau s’adaptait ensuite en organisant les synapses entre les neurones. Le cerveau se dote de quelque 80 milliards de neurones avant la naissance puis, au cours des trois premières années de vie, croît en créant des milliards de connexions. Ensuite, ce réseau s’élague et aux alentours de 4-5 ans, il est considéré comme stable et s’organise petit à petit, mais ne grossit plus.

Dans la revue Science, une équipe du département de psychologie du Stanford Neuroscience Institute de l’Université de Stanford, aux États-Unis, vient de publier sa surprenante découverte, à savoir qu’une partie de notre cerveau continue de grandir même à l’âge adulte. Une conclusion tirée d’expériences menées en couplant deux techniques d’imagerie : l’IRM fonctionnelle qui visualise indirectement l’activité du cerveau et l’IRM quantitative qui évalue la quantité de tissu cérébral.

Les chercheurs ont ainsi analysé le cerveau de 47 personnes, 22 enfants âgés de 5 à 12 ans et 25 adultes âgés de 22 à 28 ans. Ils ont ainsi découvert que la zone du cortex cérébral qui joue un rôle actif dans la reconnaissance des visages appelée gyrus fusiforme continuait de croître de l’enfance à l’âge adulte.

« Ce gyrus n’intègre pas de nouveaux neurones, mais il est le lieu d’une prolifération de fibres conductrices des neurones (axones et dendrites) ainsi que de cellules gliales qui soutiennent les nourrissent les neurones », explique Kalanit Grill-Spector, professeur de psychologie à l’Institut de neurosciences de l’Université Stanford au sujet de cette zone du cortex cérébral qui est spécifique des humains et des grands singes. « Cela montre qu’il y a des changements réels dans les tissus tout au long de votre développement. Je pense que c’est fantastique ». Selon elle, cette découverte va faciliter la compréhension de certains aspects du vieillissement et des difficultés de certaines personnes à reconnaître des visages qui toucherait environ 2 % de la population adulte.

Source : AFP