Une étude américaine est parvenue à expliquer en partie comment la mouche Ephydra hians pouvait plonger sans encombre dans un lac où l’eau est extrêmement salée. En réalité, l’insecte parvient à se constituer une sorte de scaphandre.
Floris van Breugel et Michael H. Dickinson sont deux chercheurs du California Institute of Technology (États-Unis). Ces derniers ont étudié la mouche Ephydra hians, capable de plonger dans le lac Mono, une étendue d’eau de 180 km2 située dans le désert de la Sierra Nevada (Californie). Ces recherches ont été publiées dans la revue PNAS le 18 octobre 2017.
Il faut savoir que l’eau de ce lac est trois fois plus salée que celle de l’océan et s’avère être riche en carbonate de sodium et en borax, un composé chimique souvent utilisé dans la préparation de détergents. Le lac Mono est si hostile qu’aucun poisson ou vertébré ne peut y survivre. Comme seule vie, ces eaux contiennent des algues et des bactéries.
Équipées de caméras HD, les deux scientifiques ont observé le comportement de ce type de mouches en les plongeant dans diverses solutions chimiques. Les chercheurs ont découvert que la mouche générait une bulle d’air étanche autour de son corps lui permettant de rester sèche, une protection idéale en vue d’une immersion dans le lac Mono, particulièrement inhospitalier.
Ainsi, la mouche Ephydra hians ne rencontre aucun problème à évoluer dans ce lac puisqu’elle y pond même ses œufs ! De plus, la fameuse bulle protectrice est fournie de poils et recouverte par une sorte de cire pour obtenir une imperméabilité à toute épreuve. Selon les chercheurs, il ne s’agit pas d’une capacité nouvelle :
« Ces mouches n’ont pas développé dans leur évolution un mécanisme nouveau et unique pour rester imperméables, elles ont amplifié les capacités normales dont sont dotés la plupart des insectes. »
Afin de compléter cette panoplie protectrice, les mouches disposent également de longues griffes leur permettant de s’accrocher sur des roches situées sous l’eau et même de résister à la force de flottaison de la bulle protectrice. Incroyable, non ?
Sources : Sciences et Avenir – ICI Radio Canada – MaxiSciences