Dernièrement, une météorite provenant de la planète Mars a été vendue aux enchères à New York, par la maison Sotheby’s. Cependant, le Niger revendique l’artefact puisque ce dernier a été retrouvé sur son territoire et potentiellement, exporté illégalement. Cette affaire relance un début assez ancien : à qui appartient les pierres tombant du ciel ?
Au bord d’une crise diplomatique ?
Tout d’abord, rappelons que le caillou en question est – avec ses 25 kilogrammes – la plus grande météorite martienne jamais retrouvée. Découverte en 2023, la pierre baptisée NWA 16788 a fait l’objet d’une vente aux enchères le 16 juillet 2025, par la maison Sotheby’s. L’acheteur anonyme a payé la somme record de 5 millions de dollars pour acquérir l’artefact. Seulement voila, le Niger s’oppose à la transaction puisque la pierre a initialement été retrouvée sur son sol, comme l’explique la BBC dans un article du 10 aout 2025.
Pour les responsables nigériens, la vente aux enchères présente les caractéristiques d’un trafic international illicite. Le pays a d’ailleurs récemment suspendu toute exportation de pierres précieuses et météorites pour une durée indéterminée. La maison Sotheby’s réfute ces accusations et assure que la météorite a fait l’objet d’une exportation et d’un transport depuis le Niger conforme aux procédures internationales en vigueur. Un réévaluation de la situation est actuellement en cours.
La météorite appartiendrait au Niger
Sur son site Web, Sotheby’s a évoqué une découverte faite le 16 novembre 2023 par un chasseur de météorites, dans la région isolée d’Agadez (Niger). Un marchand international a ensuite obtenue la pierre, avant de l’exposer quelques temps en Italie. Finalement, l’objet a terminé sa course dans le catalogue de la maison étasunienne de vente aux enchères.
Néanmoins, le paléontologue Paul Sereno, collaborant avec le Niger pense que cette affaire est douteuse, puisque chaque intermédiaire est anonyme selon lui. Surtout, dans la mesure où les météorites ne disposent d’aucun statut juridique universel, leur propriété est définie par le droit international et par le droit du pays où l’objet s’est échoué. L’expert en est certain, l’artefact appartient au Niger car ce dernier dispose d’une loi protégeant certains biens comme les spécimens rares de minéralogie. Ainsi, toute pierre retrouvée sur le territoire appartient à l’état.
« Le droit international interdit de simplement emporter hors du pays un bien important pour le patrimoine d’un pays – qu’il s’agisse d’un bien culturel, matériel, naturel ou extraterrestre. Nous avons dépassé l’époque coloniale, où tout cela était acceptable. », a déclaré Paul Sereno.

Un intérêt scientifique à ne pas négliger
Par ailleurs, si la météorite NWA 16788 est proche de générer une crise diplomatique et a potentiellement révélé la présence d’un réseau de trafic, cette même pierre interroge également sur le plan éthique. En effet, l’artefact devrait peut-être avant tout être considéré pour ce qu’il est réellement, à savoir une mine d’informations inestimable pour les scientifiques. Il faut dire que la pierre est bien plus imposante que les autres météorites martiennes retrouvées sur terre auparavant et donc, pourrait offrir un témoignage unique de l’histoire géologique de la planète Mars.
Pour Paul Sereno, la météorite ne doit pas être vendue aux enchères et possiblement disparaitre dans une collection privée. L’intéressé estime que celle-ci devrait retourner au Niger, être exposée au public et surtout, être étudiée par des scientifiques.
