Une équipe de chercheurs écossais annonce avoir créé une langue artificielle permettant de distinguer les boissons contrefaites, comme le whisky. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nanoscale.
Se faire avoir par un jeune whisky sans saveur alors que l’on s’attend à un single malt de 18 ans peut être une expérience douloureuse. Surtout pour des amateurs du précieux breuvage. Ce pourrait être bientôt de l’histoire ancienne. Une équipe de chercheurs de l’Université de Glasgow annonce en effet avoir mis au point une langue artificielle capable de distinguer une multitude de single malts. Quelle qu’en soit la marque, le fût dans lequel il a été vieilli, ou même son âge (12, 15 et 18 ans). Ce dispositif sera capable de l’identifier.
«Nous appelons cela une langue artificielle, car elle agit de la même manière qu’une langue humaine. Comme nous, elle ne peut pas identifier les différents produits chimiques qui donnent au café un goût différent du jus de pomme, mais elle peut facilement faire la différence entre ces mélanges chimiques complexes, explique Alasdair Clark, principal auteur de l’étude. Ainsi, vous pouvez apprendre à votre « langue » à quoi ressemble le whisky. De manière à ce que les faux produits puissent être identifiés».
Ce nouveau dispositif se compose d’une plaquette de verre comportant trois puces d’or et d’aluminium. Chacune serait composée de deux millions de minuscules « papilles gustatives artificielles » 500 fois plus petites que nos propres papilles. Au contact de l’alcool, les métaux renvoient alors une lumière différente, permettant ensuite d’établir un profil statistique de l’alcool testé.
Plusieurs applications possibles
Les chercheurs expliquent s’être pour le moment concentrés sur une sélection de whiskies de Glenfiddich, Glen Marnoch et Laphroaig. Mais ils soutiennent que cette langue artificielle pourrait facilement être utilisée pour « goûter » n’importe quel autre liquide. «En plus de son potentiel évident pour l’identification des alcools contrefaits, elle pourrait être utilisée dans les tests de sécurité alimentaire, voire dans n’importe quel domaine où une méthode de dégustation portable et réutilisable peut être utile», peut-on lire.
Rappelons également qu’il y a quelques semaines, une équipe de chercheurs suédois annonçait avoir élaboré le premier whisky dont la recette avait été pensée par une IA. Cette « intelligence » créée par Microsoft aurait par ailleurs été en mesure d’imaginer des millions de combinaisons différentes. Avec à la clé autant de recettes potentielles.
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