Cette IST pourrait devenir la prochaine superbactérie

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Crédits : MaxPixel

Des médecins anglais préviennent qu’une infection sexuellement transmissible appelée Mycoplasma genitalium pourrait devenir une « superbactérie » dans les cinq prochaines années si elle n’est pas identifiée et traitée correctement chez les patients.

Le National Health Service (NHS) britannique et la British Association of Sexual Health alertent : la petite bactérie Mycoplasma genitalium (MG) pourrait devenir la prochaine « superbactérie ». Cette infection bactérienne sexuellement transmissible (IST) deviendrait en effet de plus en plus résistante aux antibiotiques. «Ne vous sentez pas mal si vous n’avez pas entendu parler de Mycoplasma genitalium», note le docteur américain William Schaffner, spécialiste des maladies infectieuses au Vanderbilt University Medical Center à Nashville dans le Tennessee. «Bien que l’organisme soit bien connu des spécialistes des maladies infectieuses, le médecin traditionnel ne s’en souvient probablement pas beaucoup après l’avoir appris brièvement à l’école de médecine».

M. genitalium – parfois appelée MG ou MGen – est une bactérie qui peut causer des infections sexuellement transmissibles (IST). Chez les hommes, elle peut provoquer une inflammation de l’urètre appelée urétrite – qui amène des brûlures lorsque vous urinez ou de la décharge du pénis. Chez les femmes, les bactéries ont été associées à une inflammation du col utérin ainsi qu’à des symptômes tels que des saignements après un rapport sexuel. Si elle n’est pas traitée, la bactérie peut remonter à travers le col de l’utérus et conduire à une maladie appelée maladie inflammatoire pelvienne (PID). Celle-ci affecte ensuite les organes reproducteurs féminins, entraînant des douleurs dans le bas-ventre, et dans certains cas, une infertilité.

Concernant le traitement, un problème se pose alors . Les symptômes de M. genitalium (environ 3% des individus sont susceptibles d’être infectés dans le monde) peuvent en effet ressembler à ceux de la chlamydia, une IST plus fréquente. Les personnes atteintes de M. genitalium sont donc très souvent traitées avec des antibiotiques contre la chlamydia. Le problème, c’est que ceux-ci ne fonctionnent pas bien pour M. genitalium, et leur utilisation peut favoriser la résistance aux antibiotiques.

«Le problème avec l’identification et le traitement approprié des infections à M. genitalium est qu’il n’y a pas de test de diagnostic simple et peu coûteux» pour la maladie, poursuit William Schaffner. Plusieurs tests commerciaux sont disponibles en Europe, mais ils ne sont pas approuvés par la Food and Drug Administration des États-Unis (FDA).

Ainsi l’Association britannique de la santé sexuelle et du VIH publie aujourd’hui de nouvelles lignes directrices en matière de diagnostic et de prise en charge, pour empêcher que l’infection ne devienne une crise majeure de santé publique.

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