Cette IA a inventé des millions de matériaux encore inexistants

molécule 3D
Crédits : SimoneN / iStock

Des chercheurs américains ont développé une intelligence artificielle ayant pour vocation de créer une révolution dans le monde des matériaux. Cet outil capable de prédire la structure et les propriétés dynamiques a « inventé » plus d’une trentaine de millions de nouveaux matériaux. Désormais, les recherches se poursuivent pour faire des découvertes scientifiques importantes en se basant sur les données de l’IA.

Un outil rapide et efficace

Élaborer des millions de nouveaux matériaux n’ayant encore jamais été synthétisés, telle est la prouesse de l’outil M3GNet. Mis au point par une équipe de l’Université de Californie à San Diego (États-Unis), il a fait l’objet d’une publication dans la revue Nature Computational Science le 28 novembre 2022. Si jusqu’à aujourd’hui, concevoir un nouveau matériau pouvait prendre plusieurs années, l’IA boostant l’outil M3GNet permet désormais d’y parvenir beaucoup plus rapidement.

Selon les souhaits des chercheurs, les formules finales donnent la possibilité de créer diverses sortes de métal, de béton et même de matériaux biologiques. Aujourd’hui, la base compte environ 31 millions de matériaux inexistants dans le monde. Rappelons au passage qu’afin d’établir les propriétés d’un matériau, l’outil doit déterminer sa structure. Or, ceci dépend immanquablement de la disposition des atomes.

IA materiaux
Crédits : Université de Californie / Nature Computational Science

Vers des découvertes scientifiques de premier plan ?

Les responsables de l’outil de transformation M3GNet n’hésitent pas à comparer son efficacité à celle d’AlphaFold, l’algorithme de Google DeepMind capable de prédire les structures protéiques. Selon eux, il y avait un besoin d’avoir un « AlphaFold pour les matériaux ». Les chercheurs sont d’ailleurs convaincus que M3GNet peut élargir la capacité de la communauté scientifique à explorer de nouvelles chimies et structures matérielles. Rappelons par ailleurs le fait qu’AlphaFold a résolu 50 ans de recherches en biologie en quelques semaines seulement.

Depuis la création de M3GNet, les scientifiques s’en servent pour travailler sur un nouveau type d’électrode. L’objectif ? Améliorer le rendement et la sécurité des batteries au lithium, un champ de recherche sur lequel de nombreux experts planchent aujourd’hui. En parallèle, les responsables continuent d’augmenter le nombre de formules de matériaux inconnus dans la base de données dont certains pourraient permettre d’importantes avancées scientifiques.

Enfin, il faut savoir qu’il s’agit ici d’un projet open source. En effet, les chercheurs ont publié le code Python de l’IA sur la plateforme Github.