Sur cette exoplanète, il neige de la crème solaire

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Une équipe d’astronomes de l’Université d’État de Pennsylvanie s’est appuyée sur Hubble pour déceler de la « neige » de dioxyde de titane, l’ingrédient actif de la crème solaire, dans l’atmosphère de Kepler 13 ab, une exoplanète gigantesque logée dans un système triple à environ 1 700 années-lumière de la Terre.

Kepler 13 ab est une exoplanète géante six fois plus massive que Jupiter. C’est également l’une des planètes connues les plus chaudes, avec une température de près de 5 000 degrés Fahrenheit en surface. Pour le côté « face », du moins. L’exoplanète orbite en effet très proche de son étoile, ce qui signifie qu’elle ne lui présente qu’une seule face (comme la Lune avec la Terre). Ainsi l’une des deux faces de la planète se retrouve constamment dans l’obscurité. Mais il y fait tout de même très chaud, environ 2 700 degrés.

Ceci étant dit, il neige sur ce côté « sombre ». Non pas de la glace, mais du dioxyde de titane, l’un des principaux composés de nos crèmes solaires, ici sur Terre. Cette observation inédite nous donne un aperçu de la complexité des conditions météorologiques rencontrées « ailleurs » dans l’Univers, et pourrait un jour servir à évaluer l’habitabilité des planètes non plus gazeuses, comme c’est le cas ici, mais rocheuses. Les résultats de cette étude ont été publiés dans The Astronomical Journal.

« Les études atmosphériques que nous menons actuellement sur ces exoplanètes géantes similaires à Jupiter sont des tests sur la façon dont nous allons étudier les planètes telluriques, explique Thomas Beatty, de l’Université de Pennsylvanie et principal auteur de l’étude. Le fait d’en apprendre plus sur les atmosphères de ces exoplanètes nous aidera pour étudier des planètes plus petites, plus difficiles à observer, et aux atmosphères plus complexes« .

Les astronomes suggèrent ici que des vents puissants transportent cet oxyde de titane, alors sous forme de gaz, vers le côté sombre de la planète, plus frais, où il se condense ensuite en flocons cristallins, formant des nuages ​​qui retomberont ensuite sous forme de « neige » à la « surface ». Il n’y pas pas de surface à proprement parler, la géante étant gazeuse, mais la gravité est telle (six fois supérieure à celle de Jupiter) que cette neige se retrouve tirée de la haute atmosphère vers la basse atmosphère où elle se retrouve ensuite piégée.

Ces observations confirment donc une hypothèse de longue date selon laquelle ce type de précipitation pourrait se produire sur des planètes massives et chaudes à forte gravité.