Selon des chercheurs étasuniens, les coureurs de longue distance seraient plus susceptibles de développer des formes précoces de cancer du côlon. Plus précisément, il est question d’adénomes potentiellement dangereux (un type de polype), dont la quantité serait trop importante compte tenu de l’âge des personnes concernées.
Une étude concernant les marathoniens et ultramarathoniens
Selon de nombreux experts, le sport présente divers avantages pour la santé mentale et physique sont nombreux : diminution du stress, amélioration de la qualité du sommeil, renforcement des os, réduction des risques de maladies chroniques ou encore, maintien de l’estime de soi et des relations sociales. Néanmoins, ce n’est pas toujours le cas, selon une étude présentée récemment lors de la conférence annuelle de l’American Society of Clinical Oncology. Une équipe de l’Inova Schar Cancer Institute en Virginie (États-Unis) affirme que les marathoniens (42,195 km) et ultramarathoniens (entre 50 et 160 km) présentent davantage de risques de développer des formes précoces de cancer du côlon.
Dans le cadre de cette étude menée sur l’année 2022, les chercheurs ont analysé les résultats d’une centaine d’athlètes, dont l’âge se situait entre 35 et 50 ans et ayant couru entre deux et cinq marathons. Les auteurs de ces travaux ont focalisé leur attention sur la recherche d’adénomes avancés dans le côlon. Les adénomes sont des tumeurs bénignes se développant à partir de cellules glandulaires et bien que souvent non cancéreux, certains gardent tout de même un potentiel de transformation en cancer, principalement ceux se trouvant dans le côlon.
Selon les résultats de l’étude, pas moins de 15% des coureurs présentaient des adénomes avancés, alors que ce taux est de seulement 1,2% au sein de la population générale. Mais comment cela est-il possible ? En effet, il est logique de se demander comment des personnes affichant une telle forme physique puisse être autant concernées par ces adénomes potentiellement dangereux.

Une hypothèse logique, dans l’attente d’autres études
Les chercheurs ont formulé une hypothèse reposant sur les épisodes de détresse gastro-intestinale que les coureurs connaissent très bien. Il s’agit ici de troubles d’ordre gastrique ou intestinaux, notamment des nausées, des douleurs abdominales, des remontées acides, des ballonnements, etc. Souvent, ce type de blessures résulte d’une restriction du flux sanguin vers les intestins et selon les auteurs, la répétition du phénomène peut endommager les cellules voisines. Les facteurs sont nombreux, en lien avec de mauvaises habitudes alimentaires et/ou la course en elle-même.
« Ces travaux suggèrent que la course de fond ‘intensive’ constitue un facteur de risque d’adénomes avancés du côlon. Il est nécessaire d’envisager des stratégies de dépistage plus précises pour cette population. Les futures évaluations pathologiques et épidémiologiques devraient explorer les causes et les facteurs de risque connexes dans cette population unique. », peut-on lire dans le compte rendu de l’étude.
Cette hypothèse semble logique mais les scientifiques eux-mêmes restent prudents car pour l’instant, aucun lien de cause à effet direct n’a été démontré. Ainsi, dans l’attente de plus amples recherches, les chercheurs conseillent aux coureurs de longue distance de réaliser des examens de contrôle à une fréquence plus élevée que la population générale. Il est ici question d’une simple précaution d’ordre médicale, l’objectif étant d’éviter le développement de formes graves du cancer du côlon.
