Une association basée en France a récemment mené une étude faisant le lien entre notre manière de nous alimenter et les risques de somnolence au volant. Or, il s’agit de la toute première étude sur le sujet, effectuée à l’aide d’un simulateur de conduite homologué.
Bien manger pour mieux conduire
Chaque nouveau week-end de départ ou de retour de vacances est une occasion de rappeler les conducteurs à la vigilance. Or, au-delà des règles de sécurité classiques, une bonne alimentation n’est pas vraiment ce à quoi l’on pense lorsqu’il s’agit de prendre le volant.
Or, ceci devrait être pris en compte plus sérieusement selon l’association Attitude Prévention, ayant dévoilé une étude dans un communiqué publié le 11 juillet 2019. L’étude en question, baptisée Bien manger pour mieux conduire, a été menée par le docteur Frédéric Saldmann (cardiologue et nutritionniste) et le professeur Fabrice Bonnet (médecin endocrinologue).
Crédits : capture YouTube/Attitude Prévention
La somnolence au volant est sous-estimée
Il faut tout de même savoir que la somnolence au volant représente la première cause de mortalité sur l’autoroute. Celle-ci est rarement évoquée dans les campagnes de prévention, mais représente pourtant la cause d’un tiers des accidents mortels sur ce type de route. Lorsque l’on parle de somnolence, il est question de périodes de micro-sommeil allant de 1 à 4 secondes. Or à une vitesse de 130 km/h, ce sont pas moins de 150 mètres qui sont parcourus en 4 secondes !
Attitude Prévention a également évoqué une autre de ses études datant de 2018. Cette dernière avait démontré que plus de la moitié des parents ont déjà conduit sous l’emprise de la fatigue. Elle avait également révélé que pas moins de 3 conducteurs sur 10 sous-estiment les effets de cet état sur leur conduite. Parmi ces personnes, plus de la moitié disent gérer leur fatigue et presque 20 % pensent que le fait de s’arrêter lorsque l’on est fatigué ne sert à rien.
Les causes de la somnolence sont : le manque de sommeil, la prise de certains médicaments ou stupéfiants ou encore l’environnement du véhicule. Toutefois, le statut nutritionnel du conducteur fait également partie des potentielles causes.
Que dit l’étude ?
Pour la première fois en France, des volontaires se sont retrouvés en situation de conduite à l’aide d’un simulateur homologué. Le but ? Prouver le lien entre l’alimentation et la somnolence au volant. Les volontaires ont été testés dans trois situations : jeûne séquentiel, repas « normo-calorique » et repas « hyper-calorique » (1531 Kcal).
Le simulateur prend la forme d’un poste de conduite doté d’un écran et d’un logiciel de simulation. Celui-ci reproduit des parcours sur autoroute en intégrant 4 conditions de conduite : de nuit, de jour, par temps sec et par temps humide. Le dispositif est complété par un boîtier doté d’un capteur optique infrarouge orienté en direction du visage du conducteur. Ce dernier intègre des algorithmes d’analyse faciale des états de vigilance du conducteur et se trouve donc en mesure d’évaluer les signes de distraction et de somnolence.
Les résultats de l’étude sont sans équivoque et fustigent la prise de repas hyper-caloriques avant la conduite. Les volontaires du groupe ayant avalé un tel repas ont vu leur temps de réaction diminué, allongeant leur distance de freinage de près de 10 mètres ! Autrement dit, les réflexes se dégradent de façon importante après un déjeuner hyper-calorique. Par ailleurs, ces mêmes personnes ont été 60 % à dépasser le stade 1 (légèrement somnolent). Parmi eux, 54 % ont atteint ou dépassé le stade 2 (somnolence modérée), 37,5 % ont atteint le stade 3 (somnolence significative) et 17,5 %, le stade le plus élevé (extrême somnolence).
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