Les docteurs doivent savoir que les patients mentent parfois. Si cela n’est pas une nouveauté, une étude américaine a tenté de comprendre pourquoi les patients agissent de la sorte. Le fait est que mentir à son médecin peut avoir des conséquences graves.
Le médecin et ses questions
Lors d’une consultation médicale, le médecin pose naturellement des questions. Il s’agit d’interrogations concernant l’alimentation, le poids, la fréquence d’activité physique ou encore d’éventuels traitements médicaux en cours. Parfois même, il peut s’agir de questions touchant à des sujets qui peuvent être délicats comme les pratiques sexuelles.
Ainsi, les patients mentent parfois, et une étude menée par l’Université de l’Utah (États-Unis) a tenté d’en savoir davantage. Il s’agit d’une enquête parue dans la revue JAMA Network le 30 novembre 2018.
Ce que dit l’étude
Les chercheurs ont formé deux groupes, dont le premier était constitué de 2 011 patients (36 ans de moyenne d’âge) et le second de 2 499 personnes âgées d’environ 60 ans. Selon l’enquête, 60 à 80 % de ces personnes ont déjà menti à leur médecin ou au moins caché une vérité qui pouvait être essentielle à une bonne prise en charge médicale !
L’étude estime que les sujets faisant le plus l’objet de mensonges sont l’alimentation et l’activité physique. Cependant, plus d’un tiers des sondés auraient caché à leur médecin leur incompréhension du traitement, ou encore leur non-approbation de ce dernier.
Angela Fagerlin, principale auteure de l’étude, a évoqué le terme de «rétention d’informations » et a affirmé que «la plupart des gens veulent que leur médecin ait une grande estime d’eux » et «craignent d’être catalogués comme des personnes qui ne prennent pas de bonnes décisions ». Certains patients avaient peur d’être jugés ou réprimandés, tandis que d’autres avaient simplement trop honte pour avouer la vérité.
De possibles répercussions
Mentir à son médecin pourrait dans certains cas ne pas être sans conséquences. En effet, cacher une vérité ou fournir des informations erronées peut malheureusement faire en sorte que le médecin passe à côté de la présence d’une pathologie qui peut être grave. Dans ce genre de cas, le médecin peut être également amené à prescrire un traitement non adapté, ce qui est également source de danger.
Par ailleurs, l’étude suggère que les patients ne sont peut-être pas les seuls responsables de telles situations. En effet, les professionnels de santé peuvent parfois adopter une façon de communiquer faisant naître une hésitation chez les patients. L’étude évoque la possibilité d’entraîner les médecins à assurer une certaine pédagogie permettant aux patients de se confier sans appréhension.
Sources : Medical Xpress – Santé Magazine
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