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Cette étude affirme que nos 5 sens sont obsolètes : il nous en manque deux

Aujourd’hui, les êtres humains ont cinq sens. Cependant, une étude menée par des chercheurs britanniques suggère que ceci pourrait peut-être évoluer. Selon ces scientifiques, il manquerait deux sens supplémentaires pour parvenir à optimiser les capacités mémorielles du cerveau.

Une configuration sensorielle peut-être pas définitive

La présence des humains sur Terre remonte à plus de deux millions d’années. Au fil du temps, l’évolution a façonné cinq sens permettant à ces mêmes humains d’interagir avec leur environnement : le gout, l’odorat, l’ouïe, le toucher et évidemment, la vue. Au King’s College London (Royaume-Uni), une équipe de chercheurs a récemment estimé que cet état n’est pas définitif. A l’avenir, les humains pourraient peut-être développer d’autres sens, comme l’indique une publication dans la revue Scientific Reports le 15 aout 2025.

Le postulat de départ des auteurs de cette étude est le suivant : les actuels sens de l’être humain ne représenteraient pas une finalité sur le plan évolutif. Or, lorsque l’on observe bon nombre d’autres espèces animales vivant sur Terre, l’idée n’est pas si farfelue. Certaines espèces sont par exemple capables de percevoir des longueurs d’onde invisible pour les humains, d’autres peuvent ressentir le champ magnétique de la Terre etc. Ainsi, les chercheurs ont tenté de répondre aux questions suivantes : Les cinq sens humains relèvent t-ils d’une configuration idéale définitive ? Une amélioration (ou évolution) de cette configuration est-elle possible ?

Afin d’y voir plus clair, les auteurs ont travaillé sur les entrées sensorielles optimales en lien avec la mémoire et l’apprentissage. Or, un élément a particulièrement retenu leur attention : les engrammes. Il s’agit de réseaux neuronaux se situant dans différentes régions du cerveau, dont le rôle est – en s’activant tous ensemble – de former des souvenirs. Il faut dire que chaque objet que nous mémorisons est associé à des données relatives à nos cinq sens. Prenons l’exemple d’une orange, avec sa couleur caractéristique, son odeur, sa texture, son gout et même le bruit que l’on perçoit lorsque que l’on épluche cette dernière.

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Vers des capacités d’apprentissage décuplées ?

Les scientifiques suggèrent que, en considérant l’éventuelle possibilité de maximiser l’espace conceptuel disponible en mémoire, le nombre idéal d’entrées sensorielles serait de sept et non cinq. Avec deux sens supplémentaires, le cerveau humain pourrait alors stocker et organiser davantage d’engrammes et donc, apprendre de manière plus efficace. Ceci ne signifie pas pour autant que les humains possèdent des sens cachés, bien que certaines capacités peuvent être considérées comme étant des « quasi-sens ». Citons l’exemple de la proprioception, parfois qualifiée de « sixième sens silencieux », c’est à dire le sens du positionnement du corps dans l’espace.

En réalité, les auteurs de l’étude restent assez prudents sur leurs déclarations, car il s’agit ici de théorie. Cependant, ces derniers semblent convaincu que dans un futur plus ou moins lointain, les humains soient en mesure de développer des capacités inédites que l’on pourrait qualifier de sens à part entière.

Au-delà de l’évolution humaine, de tels travaux pourraient s’avérer utiles dans le développement de l’intelligence artificielle. Cela pourrait aussi concerner l’informatique neuromorphique, dont le but est la reproduction du fonctionnement du cerveau via la création de neurones artificiels. Il est possible qu’un jour, des chercheurs se basent sur ce nouveau principe de sept entrées sensorielles pour tenter de développer des systèmes d’apprentissage plus performants.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.