Cette étonnante base futuriste pourrait permettre de vivre sur Mars

Marco Peroni base Mars
Vue d'artiste du noyau central du vaisseau spatial autour duquel seront fixés les modules. Crédits : Marco Peroni Ingegneria

Il y a quelques jours à Orlando, en Floride (États-Unis) se tenait une exposition consacrée à l’astronautique. L’ingénieur civil Marco Peroni y a proposé ses plans imaginés pour la construction d’une base modulaire martienne, capable de protéger les astronautes des radiations. Bienvenue dans le futur.

Il n’aura échappé à personne que l’avenir de l’Homme pourrait se jouer sur Mars. Mais la planète rouge, aussi habitable puisse-t-elle avoir été par le passé, n’est pas franchement ce que l’on pourrait appeler une « terre d’accueil ». L’environnement est froid, sec, la gravité n’est pas la même, et la surface est bombardée de rayons cosmiques très néfastes pour le corps humain. Sur Terre, l’atmosphère permet de s’en protéger, mais celle de Mars est trop mince. Aussi, pour imaginer débarquer, vivre et évoluer sur la planète rouge, encore faut-il trouver le moyen de se protéger du rayonnement. Et pour ce faire, nous devrions repenser nos systèmes de blindage.

« La quantité de matériau nécessaire à un blindage efficace peut alors être bien supérieure à ce qui est réalisable pour la plupart des applications aérospatiales, explique à Universe Today Marco Peroni, principal auteur de ces travaux. Les parois en aluminium de l’ISS, par exemple, ont une épaisseur d’environ 7 mm et sont efficaces en LEO (orbite terrestre basse), mais il est peu probable que de tels boucliers soient suffisants dans l’espace interplanétaire ».

Si des propositions précédentes recommandaient la construction de bases avec des murs très épais ou de vivre sous terre, de telles structures, selon Peroni, pourraient « compromettre la santé psychologique des colons ». L’ingénieur, qui imaginait déjà l’année dernière une base lunaire, suggère alors de concevoir une base capable à la fois de protéger des rayonnements tout en maximisant l’accès à la lumière. Il propose alors une gigantesque sphère mesurant environ 300 mètres de diamètre, autour de laquelle seraient disposés des modules hexagonaux.

L’idée veut alors que cette sphère, ou cette base modulaire, soit transportée de la Terre vers Mars à bord d’un vaisseau en générant un bouclier magnétique artificiel grâce à des câbles électriques qui entoureraient la structure. Pendant le voyage, le vaisseau tournerait également autour de son axe central à une vitesse de 1,5 tour par minute afin de générer une force de gravité d’environ 0,8 g, permettant ainsi de contrecarrer les effets de l’exposition à la microgravité (perte de densité musculaire et osseuse, problèmes de vision, etc.). Une fois en orbite martienne, chaque module pourrait alors se détacher pour venir atterrir sur la surface de la planète.

Marco Peroti base Mars
Vue d’artiste du vaisseau spatial qui transporterait la base modulaire sur Mars. Crédit : Marco Peroni Ingegneria

Chaque module d’une vingtaine de mètres de diamètre – des dortoirs, des laboratoires, des ateliers ou des serres, par exemple – serait ensuite capable de se déplacer et de se connecter aux autres modules pour, encore une fois, présenter une configuration sphérique protégée des rayonnements par un champ magnétique artificiel. Tous ces modules seraient largués en parachute. Quant aux astronautes, ils pourraient descendre de la base vers la surface en fusée (telle que la BFR proposée par SpaceX).

S’il ne s’agit pour l’heure que d’une proposition parmi beaucoup d’autres, celle-ci a le mérite – du moins sur le papier – de permettre une protection contre les rayonnements cosmiques tout en garantissant une protection électromagnétique à l’intérieur des modules. Des défis physiques, mais aussi psychologiques pourraient ainsi être relevés. Quant à savoir si la NASA ou une autre organisation spatiale donnera suite à ce projet, seul l’avenir nous le dira.

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