Une équipe d’astronomes rapporte la découverte, à environ 10 000 années-lumière, d’une étoile massive en formation. Petite particularité : cette dernière n’est pas seule, accompagnée d’une étoile bien plus petite.
En 2017 une équipe d’astronomes annonçait avoir observé, depuis le désert chilien, la formation d’une jeune étoile massive nommée MM 1a, à environ 10 000 années-lumière de la Terre. De récentes analyses de suivi ont pourtant rendu compte que MM 1a n’était pas seule. L’étoile était accompagnée d’un deuxième objet plus faible, également en formation, baptisé MM 1b. À la grande surprise des chercheurs, il ne s’agit pas ici d’une planète en formation, mais bien d’une seconde étoile, plus petite, ramassant les miettes laissées par la plus grande.
«Nous assistons à la naissance d’une autre étoile»
«Dans ce cas, l’étoile et le disque que nous avons observés sont si gigantesques que, plutôt que d’assister à la formation d’une planète dans le disque, nous assistons à la naissance d’une autre étoile», explique en effet dans un communiqué John Ilee, chercheur en astronomie à l’Université de Leeds (Royaume-Uni), et principal auteur de l’étude publiée dans The Astrophysical Journal Letters.
Les observations faites avec l’Atacama Large Millimeter / submillimetre Array (ALMA) révèlent que MM 1a est énorme : environ 40 fois la masse du Soleil. La plus petite des deux, MM 1b, est environ deux fois moins massive que notre étoile. Une différence de taille inhabituelle dans les systèmes binaires. «De nombreuses étoiles massives plus anciennes se trouvent avec des compagnons proches, poursuit le chercheur. Mais les étoiles binaires ont souvent une masse très égale et sont probablement formées ensemble. Trouver un système binaire jeune avec un rapport de masse de 80: 1 est très inhabituel et suggère un processus de formation totalement différent pour les deux objets».
Un système éphémère
Les chercheurs notent que si MM 1b se contente effectivement des « miettes », elle pourrait également avoir son propre disque de débris permettant la formation de planètes. C’est au niveau du timing que l’affaires se corsent. Les étoiles très massives comme MM 1a ont en effet une durée de vie très courte – environ un million d’années – au-delà de laquelle elles finissent pas exploser en supernova. MM 1b pourrait alors former autant de planètes qu’elle le souhaite. Tout ce beau monde risque fort de disparaître dans quelques centaines de milliers d’années seulement. En d’autres termes, ne vous attachez pas trop.
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