Cette espèce d’écrevisse se reproduit… par clonage !

Crédits : Wikimedia Commons

Des chercheurs allemands ont étudié une incroyable espèce d’écrevisses. Celle-ci comporte dans ses rangs seulement des individus femelles qui subsistent en se clonant. Par ailleurs, cette espèce semble se répandre rapidement à divers endroits du globe.

Tout d’abord, présentons cette espèce d’écrevisses. Il s’agit de la Procambarus virginalis ou écrevisse marbrée, ayant fait l’objet d’une étude menée par des scientifiques du centre de recherche sur le cancer d’Heidelberg (Allemagne) et publiée dans la revue Nature Ecology & Evolution le 5 février 2018. L’écrevisse marbrée a été qualifiée d’invasive puisque celle-ci se répand en Europe, à Madagascar ou encore au Japon.

Le plus étonnant, c’est que parmi les membres de l’espèce, il n’y a que des femelles et ces dernières se reproduisent en se clonant. Ainsi, les chercheurs ont tenté de séquencer le génome de la bête afin d’en savoir plus sur ce phénomène, une affaire par ailleurs compliquée puisque jamais un génome d’écrevisse n’avait été séquencé jusqu’à aujourd’hui.

Selon les résultats, les femelles écrevisses peuvent se cloner elles-mêmes, mais celles-ci possèdent également trois paires de chaque chromosome au lieu des deux habituelles ! Un des meneurs de l’étude, Frank Lyko, a expliqué que l’écrevisse marbrée serait apparue lorsque le génome d’un gamète mâle ou femelle a été dupliqué. Or il s’agit d’un phénomène qui peut se produire lorsqu’interviennent des changements soudains de température.

« Si ces cellules ont ensuite été fécondées par un autre sujet dans le même aquarium, il en découlerait un embryon comportant trois copies de son génome », peut-on lire dans un article de Science Mag relayant l’étude allemande.

Venant de Floride, la Procambarus virginalis se trouve un peu partout dans le monde et évidemment, sa façon de se reproduire permet à sa population d’exploser. Quant à sa prolifération, il y a un côté positif et un autre négatif. Par exemple à Madagascar, où l’espèce est présente depuis 2007, l’écrevisse marbrée constitue une ressource alimentaire d’envergure, mais en revanche celle-ci met en péril la survie des autres espèces d’écrevisses en leur vouant une concurrence déloyale.

Sources : ConsoglobeOuest France Jactiv