Cette espèce de poisson-scie est capable de se reproduire sans accouplement

Crédits : OpenCago.info / Wikipédia

Menacé d’extinction, un groupe de « poissons-scie tident » femelles s’est reproduit sans accouplement dans un estuaire de Floride. C’est la première fois que des scientifiques constatent des « naissances virginales » à cette échelle chez des vertébrés.

Une étude américaine publiée ce lundi 1er juin dans la revue Current Biology révèle que sept « poissons-scie tident », une espèce appartenant à la famille des requins, sont nés dans un estuaire de la Floride sans que des mâles ne soient intervenus, eux qui sont de moins en moins nombreux.

Après analyses ADN, il a été constaté que 3 % des bébés poissons-scie de cet estuaire sont issus d’un mode de reproduction inhabituel, celui des « naissances virginales ». « Ce que les analyses ADN nous ont révélé est très surprenant : les femelles poissons-scie se sont reproduites sans accouplement », explique Andrew Fields, directeur des recherches au journal The Guardian.

Pour les scientifiques, il pourrait s’agir du processus de parthénogenèse, très rare chez les vertébrés, qui est un mode de reproduction asexuée dans lequel un ovule non fécondé permet le développement d’un individu. « La parthénogenèse occasionnelle est sans doute plus répandue dans le monde animal que nous le pensions », déclare Kevin Feldheim, chercheur au laboratoire Pritzker de Chicago, où ont été analysées les empreintes ADN.

Cette forme de reproduction serait susceptible d’intervenir principalement dans les populations réduites et en voie d’extinction, comme un processus de survie. En effet, à cause de la surpêche, les ressources en alimentation pour ces poissons-scie diminuent considérablement, et on estime que la taille de la population aux États-Unis est à moins de 5 % de la population présente au temps de la colonisation européenne.

Désormais inscrite sur la liste rouge des espèces en voie d’extinction par l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature), l’espèce se bat pour tenter de survivre, mais cela risque de ne pas suffire. « Cette découverte devrait servir de signal d’alarme : nous avons besoin de faire des efforts à l’échelle mondiale pour sauver ces animaux », conclut Kevin Feldheim.

Source : theguardian