Cette espèce de chenille utilise de la résine toxique pour construire son cocon

Crédits : Pezibear / Pixabay

Récemment découverte dans la jungle de Bornéo (Malaisie), cette espèce de chenille a étonné la communauté scientifique du fait de sa stratégie de survie absolument unique. En effet, pour se protéger des prédateurs, ce spécimen construit son cocon à l’aide d’une résine toxique. Explications.

Alors qu’il était en exploration dans la jungle de Bornéo, le Professeur William Symondson, de l’université de Cardiff, a eu l’étonnante surprise de tomber nez à nez avec une chenille ayant développé un comportement tout à fait inédit. Une découverte qu’il a décrit au sein de son étude publiée dans le Journal of Natural History.

Le chercheur explique que ce spécimen nouvellement découvert utilise la résine provenant de l’arbre Vatica Rassak (Dipterocarpaceae) comme principal constituant de son cocon. Un matériau extrêmement toxique qui n’est utilisé par aucune autre espèce de lépidoptère. Pour autant, ce qui rend cet animal particulièrement exceptionnel, ce n’est pas tant le matériau qu’il utilise que la façon dont il a de le façonner. En effet, pour ériger l’abri qui servira d’environnement à sa transformation, la chenille combine la résine avec de la soie de manière à établir deux murs parallèles. Si la partie interne du cocon est travaillée pour rendre l’habitat agréable à l’animal, la partie externe présente quant à elle des bords tranchants et rugueux de manière à faire rempart contre les dangers extérieurs. Une forme de bouclier aux propriétés toxiques qui aura vite fait d’éloigner tout prédateur qui aurait la mauvaise idée de s’approcher d’un peu trop près…

Une découverte qui intrigue la communauté scientifique

Comme l’explique le site Sciences & Avenir, la découverte de cette chenille a amené les chercheurs à se poser un certain nombre de questions, aussi bien sur son identité que sur son mode de défense particulièrement ingénieux. « C’est une merveilleuse pièce de l’évolution, car la résine est hautement toxique et on se demande comment cette espèce de chenille a commencé à utiliser un tel matériau dangereux », a ainsi déclaré William Symondson à la BBC. Pour l’heure, les scientifiques estiment que ce serait sa propension à manger des feuilles de Vatica Rassak qui lui aurait permis de s’adapter à la toxicité de la résine.

Pour tenter d’en apprendre davantage sur cette chenille dont l’espèce demeure inconnue, le professeur William Symondson et son équipe ont entrepris de retrouver un autre spécimen dans la zone environnante. Une opération qui s’est malheureusement soldée par un échec. Les chercheurs espèrent néanmoins, à l’occasion d’une prochaine expédition, mettre la main sur une chrysalide qui leur permettrait de découvrir à quel type de papillon donne naissance ce lépidoptère.

Sources : Journal of Natural History – Sciences&Avenir – BBC