Cette eau ne gèle pas, même à -263 °C !

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Des chercheurs suisses sont parvenus à maintenir de l’eau à l’état liquide à des températures négatives étonnantes. Il s’agit de recherches qui pourraient servir aux chercheurs en cryo-microscopie électronique étudiant les biomolécules de grandes tailles telles que les protéines.

Le principe de solidification de l’eau

La solidification de l’eau, c’est-à-dire le passage de l’état liquide à l’état solide, se fait généralement à une température de 0 °C. Le plus souvent, la solidification se produit par le refroidissement, mais peut également est être obtenue par pression, cristallisation, catalyse ou par une association de ces phénomènes.

En 2010, des chercheurs menant des expériences à l’installation européenne de rayonnement synchrotron (ESRF) ont affirmé que l’eau pouvait se trouver sous une forme surfondue. Il s’agit d’un état de non-gel situé dans un intervalle de température allant de 0 °C à -39 °C. Les chercheurs avaient réduit le point de cristallisation grâce à un alliage d’or et silicium en fusion.

Une eau maintenue à l’état liquide

Dans un communiqué publié le 10 avril 2019, des scientifiques de l’ETH Zurich (Suisse) affirment avoir empêché l’eau de former de la glace, et ce jusqu’à -263 °C ! Avant d’arriver à cette prouesse, les meneurs de l’étude ont élaboré une nouvelle classe de lipides. Ceci avait pour but d’obtenir une forme inédite de matière molle, nommée mésophase lipidique. Il est question d’une structure formant un réseau de canaux connectés, dont la taille est de l’ordre du nanomètre. Autrement dit, ces canaux sont si petits que les cristaux de glace ne peuvent pas s’y former !

« La nouveauté de nos lipides réside dans l’introduction de cycles à trois chaînons très sollicités dans des positions spécifiques au sein des parties hydrophobes des molécules. Celles-ci permettent la courbure nécessaire à la production de canaux d’eau aussi minuscules et empêchent la cristallisation des lipides », a déclaré Ehud Landau, principal meneur des recherches.

Crédits : ETH Zurich

Selon les scientifiques, ces recherches pourraient servir en cryo-microscopie électronique (cryo-ME), une technique particulière de préparation d’échantillons biologiques. Il s’agit de réduire les dommages d’irradiation causés par un faisceau d’électrons ou encore de préserver la morphologie et la structure des échantillons. Les chercheurs suisses ont évoqué un nouveau moyen d’étudier les interactions entre l’eau et les lipides (essentiels à la vie) dans des conditions de température extrême.

Sources : EurekAlert – ScienceAlert

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