Levez les yeux cette semaine, car un spectacle cosmique rarissime se déroule au-dessus de nos têtes. La comète Lemmon traverse actuellement notre ciel nocturne avec une luminosité suffisante pour être observée sans aucun équipement. Mais vous n’avez que quelques jours pour en profiter : après son passage fin octobre, elle ne reviendra pas avant l’an 3175. Autant dire que c’est maintenant ou jamais.
Une découverte qui fait sensation
Repérée pour la première fois en janvier dernier par l’observatoire du Mount Lemmon en Arizona, la comète C/2025 A6 a rapidement attiré l’attention de la communauté astronomique. Et pour cause : alors que des dizaines de comètes traversent chaque année notre système solaire, seule une poignée développe une luminosité suffisante pour être visible sans télescope ni jumelles. Lemmon fait partie de ces exceptions qui suscitent l’enthousiasme des experts comme des amateurs.
Nick James, astronome de l’Association astronomique britannique, ne cache pas son excitation face à ce visiteur cosmique. Selon ses observations relayées par Spaceweather.com, la comète se développe remarquablement bien et constitue déjà un objet impressionnant dans le ciel matinal. Sa queue exceptionnellement brillante et active a permis aux scientifiques de tracer avec précision sa trajectoire à travers l’espace, chose habituellement délicate avec ces boules de neige cosmiques imprévisibles.
Un rendez-vous manqué de plus d’un millénaire
Les chiffres donnent le vertige. Au moment de son passage le plus proche de la Terre, Lemmon se trouvera à environ 90 millions de kilomètres de notre planète. Sa période orbitale actuelle s’étend sur 1 350 années, un cycle qui sera légèrement raccourci à 1 150 ans après son interaction avec le champ gravitationnel du Soleil en novembre prochain.
Concrètement, si vous manquez l’occasion d’observer cette comète maintenant, il faudra patienter jusqu’au 32ème siècle pour espérer la revoir. Vos arrière-arrière-arrière-petits-enfants auront peut-être cette chance, mais certainement pas vous. Cette perspective transforme chaque observation en un privilège unique à l’échelle de l’histoire humaine.

Le 21 octobre : une date à marquer d’une pierre blanche
Les astres s’alignent parfaitement pour offrir les meilleures conditions d’observation possibles. Le pic de luminosité de Lemmon coïncide avec la nouvelle lune du 21 octobre, ce qui signifie un ciel dépourvu de pollution lumineuse naturelle. Dans ces conditions idéales, la comète devrait briller de mille feux dans l’obscurité totale de la voûte céleste.
Pour l’instant, Lemmon reste visible principalement à l’aube, mais sa trajectoire évolue favorablement. Après avoir frôlé la constellation des Gémeaux le mois dernier, elle a pénétré dans la Grande Ourse début octobre. Dans les jours qui viennent, elle deviendra progressivement observable en soirée, offrant ainsi davantage de flexibilité aux observateurs de l’hémisphère nord.
Comment ne pas rater le spectacle
Les astronomes se montrent prudemment optimistes. La luminosité des comètes peut fluctuer de manière imprévisible, et certaines déçoivent en s’affaiblissant plus rapidement que prévu. Mais jusqu’à présent, Lemmon se comporte admirablement bien et tous les indicateurs suggèrent qu’elle continuera sur cette lancée.
Les experts de Space.com confirment que la comète remplit toutes ses promesses et devrait offrir un magnifique spectacle jusqu’à la fin du mois. Pour maximiser vos chances, éloignez-vous des zones urbaines et de leur pollution lumineuse, dirigez votre regard vers le nord en fin de nuit, et laissez vos yeux s’habituer à l’obscurité pendant quelques minutes.
2025 s’affirme décidément comme une année faste pour les amateurs de comètes, après le passage remarqué de l’objet interstellaire 3I/ATLAS plus tôt dans l’année. Mais Lemmon offre quelque chose de plus rare encore : l’opportunité d’observer à l’œil nu un phénomène qui ne se reproduira que dans plus d’un millénaire. Une occasion que même l’astronomie moderne ne peut créer artificiellement.
