Depuis quelques années, un groupe indépendant informe sur la pollution atmosphérique des sites industriels du monde entier. Cette information prend la forme d’une carte interactive affichant l’emplacement de ces sites polluants. Dernièrement, la plateforme a fait l’objet d’une évolution et montre désormais les panaches de particules fines qui s’en échappent.
Une carte se basant sur un inventaire mondial
En 2021, le groupe indépendant Climate TRACE a publié une carte interactive permettant de localiser les différentes sources de pollution atmosphérique. Il peut s’agir des routes et des lieux où se produisent des incendies mais également et surtout, de nombreux sites : centrales électriques, ports, raffineries, mines et autres sites d’industrie manufacturière lourde. Le document montre l’emplacement de 9 560 installations se trouvant dans pas moins de 2 572 aires urbaines.
A l’origine, la carte montrait simplement l’emplacement des sources de pollution de l’air. Toutefois, celle-ci affiche désormais les panaches de particules fines PM2,5 s’échappant de ces mêmes sites, avec néanmoins quelques semaines de décalage. Climate TRACE a d’ailleurs dévoilé cette nouveauté dans un communiqué publié le 24 septembre 2025. Au fil des ans, le groupe a constitué un inventaire mondiale intégrant pas moins de 660 millions de sources d’émissions de gaz à effet de serre et incluant des données – à l’échelle des installations – portant sur huit polluants atmosphériques hautement préoccupants pour la santé humaine.
Selon les responsable du projet, la crise climatique actuelle est principalement le résultat de la pollution par rétention de chaleur trouvant sa source dans les multiples installations brûlant des combustibles fossiles. La carte de Climate TRACE est donc un moyen de visualiser clairement ce lien de cause à effet. Par ailleurs, dans la mesure où les particules atmosphériques retombent aussi dans les quartiers proches des installations polluantes, la plateforme permet aussi d’informer les citadins. Chaque année, la pollution atmosphérique tue environ 8,7 millions de personnes en zone urbaine.


Super-émetteurs et zones urbaines les plus exposées
Climate TRACE assure avoir identifié les « super-émetteurs », c’est à dire les installations que l’on considère comme appartenant aux 10% du total des principales sources de PM2,5 en volume. Alors que les installations polluantes concernent pas moins d’1,6 milliard de personnes, les super-émetteurs à eux-seuls en impactent plus de la moitié, soit 900 millions. Également, Climate TRACE a listé les dix zones urbaines les plus exposées : Karachi (Pakistan), Dacca (Bangladesh), Le Caire (Égypte), Guangzhou, Shenzhen et Shanghai (Chine), Séoul (Corée du Sud), New York (États-Unis), Tokyo (Japon), Bangkok (Thaïlande). Les installations de ces dix zones urbaines exposent à elles seules plus de 162 millions de personnes à une pollution atmosphérique nocive, soit plus que la population entière du Japon.
« Climate TRACE lance ce nouvel outil comme un appel à l’action : maintenant que nous pouvons clairement voir comment et où les gens sont exposés à cette pollution nocive, nos dirigeants doivent agir pour la réduire. », a déclaré Al Gore.
En effet, l’ancien vice-président des États-Unis Al Gore est un des cofondateurs de Climate TRACE. L’intéressé est un défenseur de l’environnement depuis de nombreuses années. Il s’est notamment fait connaitre dans ce domaine avec le documentaire Une vérité qui dérange (2006), montrant les effets dramatiques du réchauffement climatique sur la planète. Conjointement avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), Al Gore a reçu le prix Nobel de la paix en 2007 en vertu de ses efforts pour mettre en place et diffuser une meilleure compréhension du changement climatique causé par l’homme et donner des pistes pour résoudre le problème.
