Cette adolescente vit sans l’hémisphère droit de son cerveau

Crédits : iStock

Une jeune américaine de 14 ans est une véritable miraculée. Privée d’une partie de son cerveau, l’adolescente vit aujourd’hui comme toutes les autres filles de son âge.

« Son quotidien était un enfer nous laissant totalement désemparés », se remémore sa mère Shelly.

Cameron Mott est une jeune fille très courageuse. À l’âge de 3 ans, de violentes crises d’épilepsie sont apparues et près d’une dizaine de fois par jour, Cameron faisait une chute avec chaque fois un risque de blessure bien présent. Ses parents l’ont ensuite équipée d’un casque rose, une bien jolie solution, bien qu’évidemment provisoire.

En effet, trois années de plus ont été nécessaires afin de pouvoir identifier le mal dont la jeune fille souffrait, naviguant d’hôpitaux en hôpitaux. Finalement, les médecins du centre Johns Hopkins de Baltimore (Maryland) ont pu établir un diagnostic : l’adolescente est touchée par le Syndrome de Rasmussen, aussi appelé « encéphalite focale de Rasmussen ».

Cette maladie est très rare et d’origine auto-immune dégénérative, détruisant petit à petit une partie du cerveau et provoquant des crises d’épilepsie sévères et chroniques, puis généralement à une perte de la parole et une paralysie partielle. Cameron a été touchée à la partie droite du cerveau, générant pour la partie gauche de son corps de violentes décharges responsables de ses chutes et crises fréquentes. Rien d’étonnant pour ce fait bien connu des médecins, puisque la partie droite du cerveau contrôle la partie gauche du corps et vice-versa.

Les médecins traitant la jeune fille ont estimé que la seule chance de survie résidait dans la pratique d’une hémisphérectomie, une opération consistant à retirer la partie malade du cerveau, et combler le vide par du liquide cérébro-spinal (LCS), un fluide biologique translucide dans lequel baigne habituellement le cerveau humain.

Malgré la crainte des parents, l’hémisphérectomie a été pratiquée sur Cameron à l’âge de 9 ans. Cette intervention risquée a duré sept heures, alors que l’ablation de la partie droite du cerveau a logiquement causé chez la patiente une paralysie à la fois de sa jambe et de son bras gauche. Les médecins ont tenté, par une rééducation intense de la partie gauche du cerveau, de lui faire compenser l’absence du côté droit. Cette opération a été un succès puisque la jeune fille est sortie de l’hôpital en marchant sur ses deux jambes.

À 14 ans, Cameron est une adolescente normale environ cinq ans après l’intervention. Ses capacités physiques et mentales semblent fonctionner à merveille ; en effet, son jeune âge au moment de la chirurgie a plaidé en sa faveur. La plasticité neuronale est bien plus étendue chez l’enfant par rapport aux adultes, ainsi l’adaptation réussie de la partie restante du cerveau de Cameron n’est pas le fruit du hasard.

Sources : L’ExpressPourquoi Docteur ?