D’après un chercheur américain, une espèce d’oiseau pourrait prédire les pires saisons cycloniques plusieurs mois à l’avance. Devrions-nous remplacer les super-ordinateurs par l’observation de cet oiseau étonnant ?
L’oiseau plus fort que l’ordinateur ?
Et s’il était possible de prédire les ouragans à l’aide d’un simple oiseau ? Christopher M. Heckscher, ornithologue au Département de l’agriculture et des ressources naturelles à l’Université du Delaware (États-Unis) pense que cela ne fait aucun doute. Dans son étude parue dans la revue Scientific Reports en 2018, l’intéressé faisait part de ses observations de la grive fauve (Catharus fuscescens), une espèce de passereau appartenant à la famille des Turdidés.
Comme l’a récemment rappelé l’ONG National Audubon Society, Christopher Heckscher avait l’an dernier estimé que la saison des ouragans de l’océan Atlantique allait être plus intense que d’habitude. Il s’avère que l’intéressé ne s’était pas trompé en opposant son modèle à ceux de l’informatique de pointe basés sur des données datant de plusieurs décennies.
Depuis plusieurs millénaires, à chaque printemps, la grive fauve migre du sud de l’Amazonie vers le nord, dans une zone située entre le Delaware et le Canada. Le chercheur a étudié ce type d’oiseaux dans le parc d’État White Clay Creek durant une vingtaine d’années. Or, ce dernier a établi un lien fort entre le comportement des oiseaux et les phénomènes climatiques tels que les tempêtes.
Crédits : Alexander Gerst / ESA / Twitter
Un comportement qui ne trompe pas
Certaines années, la grive fauve interrompt plus tôt sa saison des amours. Or, durant ces années, davantage de tempêtes tropicales et d’ouragans se sont produits sur son chemin migratoire. À force d’observation, Christopher Heckscher a fait une découverte intéressante. En effet, la variation du nombre d’œufs dans les nids des grives fauves coïncidait avec l’intensité de la saison des ouragans à venir.
Le plus étonnant réside sûrement dans le fait que la saison des amours de ces oiseaux se produit entre mai et juin et que la saison des ouragans dans l’Atlantique (juin-novembre) connaît généralement un pic en août-septembre. Autrement dit, la grive fauve est capable de prévoir une intensité et une fréquence inhabituelle des ouragans et d’adapter son comportement en conséquence.
Reste à savoir comment ces animaux sont capables d’ajuster leur saison des amours avec l’activité météorologique. Cela relève du mystère mais une hypothèse existe pourtant. En effet, la grive fauve est peut-être capable de détecter les écarts de température entre mer et surface. Or, il s’agit là d’un facteur décisif dans le développement de ces phénomènes climatiques.
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