Cet homme chasse les icebergs pour les mettre en bouteille !

Capture vidéo AFP

Il y a visiblement des jours où le marketing dérive et où tout est bon pour faire du commerce. Des chasseurs d’icebergs canadiens ont développé un business tout à fait florissant en mettant de l’eau pure en bouteille. Or cette eau est évidemment prélevée sur ces immenses blocs de glace à la dérive.

Une eau « de luxe »

Dans un article du 2 août 2019, le Daily Mail raconte l’histoire d’Edward Kean, un Canadien de 60 ans devenu chasseur d’icebergs il y a une vingtaine d’années. Capitaine du navire Green Waters, l’homme parcourt plusieurs dizaines de kilomètres à la recherche d’icebergs afin de prélever des blocs de glace.

La technique est rodée : quelques coups de fusil pour affaiblir un morceau de glace qui sera décroché à l’aide d’un coup de pelle mécanique. Cette eau prélevée peut être considérée comme étant une eau « de luxe », compte tenu de sa pureté. En effet, l’eau a été congelée bien avant le début de la révolution industrielle du XIXe siècle. Autrement dit, celle-ci n’a pas été touchée par la pollution qui affecte aujourd’hui – et plus que jamais – les ressources en eau.

Ce chasseur d’iceberg prélève une eau qui sera mise en bouteille et commercialisée au prix fort.
Crédits : capture YouTube/AFP

Un commerce très lucratif

Il faut savoir qu’Edward Kean revend son eau pure au prix d’un dollar le litre. Les acheteurs sont représentés par diverses sociétés qui vont mettre cette même eau en bouteille. Par ailleurs, celle-ci entre également dans le processus de brassage de bières et l’élaboration d’autres alcools forts tels que la vodka. Le marketing autour de cette ressource présente « une eau d’iceberg », et chaque bouteille peut être vendue jusqu’à 11 euros dans des épiceries de luxe !

Les responsables de ce type de commerce estiment ne pas favoriser la fonte des glaces. Il est vrai que les icebergs du Groenland dérivant vers les côtes du Canada sont immenses. Ce commerce tel qu’il est aujourd’hui ne peut donc pas entamer sérieusement ces gigantesques réserves d’eau douce. En revanche, il y a de quoi s’interroger sur l’augmentation du nombre de ces icebergs dans l’océan.

En revanche, l’impact sur l’environnement est loin d’être faible. Pour Gaël Durant, glaciologue au CNRS interrogé par France Inter, il s’agit là d’un non sens. Selon lui, transporter une telle eau sur des dizaines de milliers de kilomètres est tout simplement une aberration écologique.

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