Cet étudiant a levé le voile sur un mystère inca

Crédits : Jon Chase / Harvard Staff Photographer

Manny Medrano est étudiant à l’Université d’Harvard. À seulement 21 ans, celui-ci a récemment trouvé de nouvelles façons d’interpréter les quipus, ces cordelettes tressées par les Incas pour recenser leur population, et ce en les comparant à des textes de colons espagnols.

Force est de constater que ce que nous savons des grandes explorations et des peuples colonisés provient des écrits des puissants et des vainqueurs. Le savoir concernant les cultures précolombiennes et notamment les Incas ne déroge pas à cette règle, mais petit à petit la recherche archéologique contribue à rétablir la vérité.

À la fin de l’été 2017, une publication de l’Université d’Harvard communiquait sur une découverte de l’étudiant Manny Medrano pouvant « donner une chance aux peuples sud-américains de s’exprimer ». Ces recherches concernent les quipus, connus pour être des chapelets de cordelettes de couleurs tressées qu’utilisait l’administration inca pour le recensement des données chiffrées dans des domaines tels que l’économie – par exemple les taxes et ressources – ou encore la démographie.

Cependant, alors que le plus vieux spécimen de quipu retrouvé date de l’an 650 environ, notre compréhension de ce type d’objet reste limitée, mais Manny Medrano les aura fait parler bien davantage. L’histoire de cette découverte débute il y a trois ans lorsqu’en dehors de ses études de mathématiques, le jeune homme décide de suivre les cours d’archéologie de Gary Urton, grand spécialiste des civilisations précolombiennes de Harvard.

Exemple de quipu inca
Crédits : Wikimedia Commons

Le professeur montre à ses étudiants six quipus en provenance d’un musée de Lima (Pérou). La manière dont étaient formés ces objets semblait correspondre aux données d’un document espagnol de 1670 évoquant un village côtier péruvien où vivaient 132 personnes. Manny Medrano propose alors son aide et travaille sur les objets durant son temps libre.

L’étudiant émet alors l’hypothèse que le placement des nœuds en recto ou verso sur la ficelle donne des informations sur le statut social des villageois. Selon lui les couleurs correspondent à des noms. L’intéressé compare ensuite son hypothèse aux documents espagnols, ce qui lui permet d’en apprendre davantage sur les villageois.

Après avoir évoqué ses recherches avec son professeur, ils parviennent ensemble à isoler certaines personnes et deviner leur rôle dans la société ainsi que leur façon de vivre. Alors que près d’un millier de quipus ont été retrouvés lors de fouilles archéologiques, ces objets pourraient receler davantage d’informations.

Sources : MashableThe Boston GlobeLe Figaro