Cet avion radiocommandé atteint près de 900 km/h, un record !

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Crédits : capture YouTube / sll914

Filant à près de 900 km/h, l’avion en question n’a aucune hélice, aucun moteur et pas de réacteur. Autrement dit, il n’embarque aucune source de propulsion. Cet appareil radiocommandé s’appuie en réalité sur une technique très particulière : le vol de gradient.

Une vitesse proche de celle des avions de ligne

L’avion est un planeur DSKinetic Transonic DP. D’une envergure de 3,3 mètres, celui-ci est fait de carbone et a été pensé pour voler le plus rapidement possible. Il s’agit surtout de l’avion radiocommandé le plus rapide au monde, comme l’indique New Atlas dans un article du 21 janvier 2021. Son pilote Spencer Lisenby a d’ailleurs battu un record de vitesse en atteignant les 882 km/h au-dessus de Parker Mountain (863 m), au nord de Los Angeles.

Afin d’arriver à une vitesse proche de celle des avions de ligne, le planeur de Spencer Lisenby repose sur une technique de vol particulière. Il s’agit du vol de gradient (en anglais dynamic soaring). Cette méthode consiste à traverser plusieurs fois l’espace entre deux masses d’air dont les vitesses sont différentes.

Ainsi, le pilote effectue des boucles grossièrement ovales quasiment à la verticale avant de remonter en flèche. La vitesse augmente alors de façon importante lorsque l’avion passe d’une masse d’air à une autre. Celle-ci est alors équivalente à deux fois la différence de vitesse entre les deux masses d’air.

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Crédits : capture YouTube/sll914

Repousser sans cesse les limites

Rappelons que cette technique existe dans la Nature. Par exemple, l’albatros l’utilise pour planer longtemps sans avoir besoin de battre des ailes. Il plonge dans le creux des vagues et remonte au-dessus de leur crête. L’intérêt est évident : faire des économies considérables en énergie. La plupart des autres oiseaux ont davantage recours à une autre technique – à savoir le vol de pente -, ce dernier reposant sur l’effet de sol. Évoquons au passage le fait que la montagne est idéale pour le vol de gradient grâce aux effets sur les masses d’air qu’engendre ce type de relief. Lorsque Spencer Lisenby a établi son record, les vents du nord-est généraient des rafales à 105 km/h au sommet de la Parker Mountain. Ainsi, l’intéressé a utilisé la différence de vitesse entre cette masse d’air et une seconde beaucoup moins intense présente sur le versant.

Il faut savoir que l’utilisation de planeurs radiocommandés dans le but d’atteindre d’importantes vitesses existe depuis les années 1960. En revanche, certains experts en vol de gradient tendent à vouloir constamment repousser les limites. Évoquons également le fait que les manœuvres sont relatives à des contraintes physiques conséquentes. Lorsque le planeur prend un virage rapide, celui-ci subit des charges pouvant aller de 60 à 120 G. Ainsi, il n’est pas surprenant que sa structure soit en carbone renforcé. Enfin, Spencer Lisenby a déclaré vouloir améliorer la vitesse de son engin. L’objectif ? Atteindre la même vitesse de croisière qu’un Boeing 787, c’est-à-dire 933 km/h !