Yohan Demeure, expert géographe
Récemment, la Cour de justice de l’Union européenne a pris une décision unique, bien que celle-ci n’ait pas fait la une des journaux. Il s’avère qu’une plainte contre l’Union européenne pour inaction climatique a été acceptée, ce qui pourrait peut-être changer la donne.
Rappelons que les dernières Conférences des Parties, à savoir les COP 21, 22 et 23 n’ont pas été source de résultats acceptables, bien qu’il y ait eu un bref coup de lumière politisée sur l’ampleur du problème. Et si les tribunaux se chargeaient d’obliger les États à accentuer leurs efforts ?
Maurice Freschet, un producteur de lavande de Grignan (Drôme) s’est associé à une dizaine d’autres familles pour saisir la justice européenne dans le but d’atteindre les objectifs de réduction de CO2. Selon Maurice Freschet, ses récoltes ont baissé de 44 % en moyenne sur les dix dernières années. Ce qui est reproché aux États membres de l’UE ? Leur manque d’implication en ce qui concerne le réchauffement climatique.
Le 13 août 2018, la Cour de justice de l’Union européenne a jugé la plainte recevable, avec comme chef d’accusation l’inaction climatique. Il s’agit de la toute première fois qu’une assignation de la sorte est reçue et examinée. La plainte a été déposée via plusieurs ONG dont Notre affaire à tous, qui se dit contente de cette victoire dans un communiqué du 17 août 2018.
« Le jour où on apprendra que les rejets climatiques seront encadrés et contraignants pour les États, alors là, oui, je commencerai à sourire. Mais on sera loin d’avoir résolu le problème », a déclaré Maurice Freschet. Il a par ailleurs comparé la décision à la récente condamnation du semencier Monsanto aux États-Unis concernant le glyphosate.
Le principal plaignant a également estimé ne pas être intéressé par l’argent qui pourrait être perçu via des indemnités. En revanche, l’intéressé voudrait que des mesures concrètes soient appliquées pour préserver le climat.
Sources : France Info – PositivR
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