C’est la soif qui a eu raison des derniers mammouths laineux

Crédits : Charles R. Knight / Wikipédia

C’est la soif qui aurait eu raison des derniers groupes de mammouths laineux ayant vécu sur Terre il y a 5 600 ans, pointe une nouvelle étude. Le réchauffement climatique a entraîné une montée des eaux salées, et c’est donc le manque d’eau douce qui aurait éteint ces mammifères géants.

Les changements climatiques ou encore la chasse sont les éléments qui ont commencé à faire disparaître les premiers mammifères géants qui ont peuplé le monde comme les mammouths, les tigres à dents de sabre ou les ours à face courte. Mais sur la petite île Saint-Paul, dans la mer de Béring, un endroit isolé au sud-ouest de l’Alaska, certains mammouths ont survécu pendant encore quelques milliers d’années, avant de disparaître à leur tour.

Dans une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), des chercheurs de l’université de Pennsylvanie et d’autres scientifiques américains et canadiens, expliquent la cause de la disparition de ces derniers mammouths et selon eux, c’est le manque d’eau douce qui a provoqué leur extinction. Après s’être rendu sur l’île Saint-Paul, où aucun humain ne vivait à l’époque, ils ont collecté des sédiments dans le lit de l’un des rares lacs d’eau douce pour tenter de comprendre ce qui était arrivé aux mammouths.

Une datation au carbone 14 a déjà permis de déterminer quand ces grands animaux avaient disparu, et l’ADN trouvé dans ces sédiments a « montré la présence de mammouths jusqu’à il y a 5 650 ans, plus ou moins 80 ans« , indique l’étude. « Après cette période, il n’y a plus d’ADN de mammouths et donc plus de mammouths sur l’île« . Une disparition pas uniquement due à la fonte des glaces qui aurait réduit la taille de l’île, mais principalement à cause de la baisse des sources d’eau : avec la hausse du niveau de la mer, les eaux salées se sont infiltrées dans l’île, entraînant des difficultés d’accès à l’eau douce.

« C’est un triste tableau pour ces mammouths« , indique Matthew Wooler, de l’université d’Alaska à Fairbanks, co-auteur de l’étude. « Le niveau des ressources en eau douce les a progressivement mis dans une situation intenable« . Pour les chercheurs, cela a été une réelle surprise de voir à quel point cette perte d’eau douce avait joué un rôle déterminant dans leur disparition.

Ces chercheurs mettent également en garde sur le fait qu’un scénario similaire pourrait mettre en péril la survie des habitants et animaux de certaines îles dans les années à venir en raison du réchauffement climatique et de la montée des océans. « Cette étude renforce les inquiétudes du 21e siècle concernant la vulnérabilité des populations, notamment humaines, sur certaines îles en raison du réchauffement, de l’élévation du niveau des mers et des problèmes d’accessibilité à l’eau douce« .

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