On sait maintenant qui de votre papa ou de votre maman vous a donné le plus de mutations

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Vous avez Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par la rencontre de deux gamètes dĂ©tenant chacune l’information gĂ©nĂ©tique d’un de vos parents. Le partage de ces informations vous a donnĂ© un nouveau gĂ©nome, une carte d’identitĂ© unique de votre information gĂ©nĂ©tique. Cette hĂ©rĂ©ditĂ© gĂ©nĂ©tique serait malheureusement le lieu d’une injustice ! En effet, d’après un groupe de chercheurs islandais, votre père vous aurait transmis plus de mutations que votre mère, des mutations jugĂ©es d’autant plus nombreuses avec lâ€™Ă¢ge ! 

C’est la recherche de mutations spécifiques chez près de 14 688 Islandais qui a permis au scientifique Hakon Jonsson et son équipe d’obtenir de tels résultats ! Avec près de 70 nouvelles mutations pour 1 enfant considérées la plupart du temps comme inoffensives, certaines mutations sont parfois incriminées dans le développement de maladies plus ou moins nocives.

Ainsi, après avoir sĂ©quencĂ© et comparĂ© l’intĂ©gralitĂ© des gĂ©nomes des enfants et des parents d’une mĂªme famille, ils se sont intĂ©ressĂ©s aux familles oĂ¹ les enfants avaient dĂ©veloppĂ© des maladies, mais dont les parents n’étaient pas porteurs. En recherchant l’origine des mutations responsables de ces maladies, ils se sont aperçus que 80 % de ces mutations avaient une origine paternelle ! Ils ont mĂªme rĂ©ussi Ă  corrĂ©ler un nombre de mutations croissant avec lâ€™Ă¢ge des papas : plus ils seraient vieux, plus le taux de mutations serait important ! Cette Ă©tude s’affilie aussi Ă  d’autres rĂ©sultats dĂ©montrant que les papas d’un Ă¢ge avancĂ© seraient plus susceptibles d’avoir des enfants autistes ou schizophrènes.

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Ces rĂ©sultats ont Ă©tĂ© mis en lien avec l’origine des gamètes masculine et fĂ©minine. Le sperme contient des milliers de spermatozoĂ¯des nouvellement crĂ©Ă©s et qui proviennent d’une cellule mère appelĂ©e spermatogonie. Celle-ci se divise en spermatocytes qui se divisent eux-mĂªmes en spermatides pour ensuite donner des spermatozoĂ¯des. Pour arriver Ă  un spermatozoĂ¯de fonctionnel, cette cellule subit plusieurs divisions avec un risque croissant de crĂ©er de nouvelles mutations aux possibles consĂ©quences dĂ©sastreuses pour l’enfant. Du cĂ´tĂ© de la femme, l’ensemble des cellules sexuelles est dĂ©jĂ  crĂ©Ă© dès la naissance, lâ€™Ă¢ge influe donc beaucoup moins sur la crĂ©ation de nouvelles mutations au sein des gamètes.

Cette injustice hĂ©rĂ©ditaire bien rĂ©elle, mais aux rĂ©percussions tout de mĂªme faibles, reste encore Ă  l’étude. Les recherches continuent et nous en attendons les rĂ©sultats avec impatience.

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