C’est officiel : l’arctique émet plus de CO2 qu’elle n’en absorbe

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Le pergélisol de l’Arctique libère désormais plus de carbone en hiver que les plantes nordiques peuvent en absorber en été.

L’arctique est en position de faiblesse. Un rapport de la NOAA nous avait alerté en décembre dernier sur les conditions ressenties dans la région. Nous avions notamment appris que les températures, sur place, se réchauffent actuellement deux fois plus vite que dans le reste du monde. Et forcément, il y a des conséquences.

Fonte du pergélisol

Le pergélisol est, dans la définition, un sol gelé en permanence. Mais avec cette hausse constante des températures, de manière logique, ces sols dégèlent de plus en plus. Le problème, c’est que le pergélisol de la région contient des milliards de tonnes de CO2. Plus que les niveaux actuels mesurés dans l’atmosphère. Ce qui veut dire que plus les sols vont se mettre à fondre, plus il y aura de gaz à effet de serre libérés.

Jusqu’à présent, nous pensions que l’Arctique avait trouvé un certain « équilibre ». Que les plantes, en été, absorbaient à peu près autant de CO2 que ce qui étaient émis durant les mois d’hiver. Mais ça, c’était avant.

Les plantes ne compensent plus

Une récente étude impliquant des dizaines de chercheurs issus d’institutions du monde entier, nous révèle en effet que la balance vient de pencher du mauvais côté.

Pour ces travaux, les chercheurs ont installé des détecteurs de dioxyde de carbone sur plus de 100 sites situés autour de l’Arctique circumpolaire. Plusieurs centaines de mesures ont été prises au cours de ces dernières années. Il est ressorti que les émissions de dioxyde de carbone – environ 1,7 milliard de tonnes par an – étaient environ deux fois plus élevées que les estimations précédentes.

De l’autre côté, on estime aujourd’hui que les plantes arctiques n’absorbent qu’un peu plus d’un milliard de tonnes de gaz de l’atmosphère chaque année pendant la saison de croissance. Chaque année, plus de carbone est donc relâché par rapport à ce qui est absorbé. Et ça va s’empirer.

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En restant ainsi, les chercheurs estiment en effet que les émissions du sol nordique seront susceptibles de libérer 41 % de carbone supplémentaire d’ici la fin du siècle. Mais des études ont déjà révélé que la région continuait, et allait continuer, de se réchauffer. Même si des efforts importants d’atténuation sont déployés, ces émissions augmenteront de 17 % (en plus des 41%), peut-on lire dans le rapport.

Autre fait important : les chercheurs ne se sont ici concentrés que sur le dioxyde de carbone. Ils n’ont pas pris en compte les gigantesques réservoirs de méthane contenus dans le pergélisol. Ce gaz à effet de serre, on le rappelle, est 30 fois plus puissant que le CO2. L’Arctique se présente, plus que jamais, comme une véritable bombe à retardement.

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