La NASA vient de trancher : elle enverra une « libellule » sur Titan. Un quadricoptère capable d’identifier si la vie est capable, ou non, de se développer sur la plus grande lune de Saturne.
Titan n’est pas nouvelle pour la science. À la fin des années 1970 et au début des années 80, on obtenait déjà un premier regard détaillé sur la lune de Saturne grâce à la sonde Pioneer 11. Les missions Voyager 1 et 2 ont ensuite révélé un satellite froid doté d’une atmosphère dense et riche en azote. Plus récemment, Cassini nous a également permis de détecter la présence de méthane et d’éthane formant des lacs et des rivières. Et de soupçonner la présence d’un océan souterrain. Si Titan semble a priori différente que la Terre, la lune se présente en réalité comme une sorte de laboratoire où les réactions chimiques qui ont mené à la vie sur Terre pourraient être étudiées.
Une libellule sur Titan
En ce sens, la NASA propose d’utiliser un drone – baptisé dragonfly (libellule). L’atmosphère de Titan étant quatre fois plus dense que celle de la Terre et la gravité y étant sept fois plus faible, utiliser un drone permettrait d’étendre la capacité d’exploration. En moyenne, chaque « saut » du quadricoptère pourrait lui permettre de parcourir environ 15 kilomètres. Alimenté par la chaleur du plutonium radioactif, le drone sera équipé de plusieurs instruments lui permettant d’analyser les différents éléments organiques de la lune. Sa principale cible sera le Selk Crater, un ancien lit d’impact où ont été découvertes des traces d’eau liquide.

«Le moment est venu de le faire»
Le robot devra d’ailleurs se montrer plus autonome que n’importe quel autre engin envoyé par l’Homme sur un autre corps. Titan évoluant en effet à plus d’un milliard de kilomètres de la Terre, les commandes envoyées depuis le centre de contrôle mettront environ 43 minutes avant d’atteindre le drone. En ce sens, les ingénieurs de la NASA ont imaginé un système de navigation capable d’identifier « seul » les dangers potentiels. Il devra également être capable de décoller, voler et atterrir de manière autonome.
Côté calendrier, la mission Dragonfly devrait normalement être lancée en 2026, pour arriver à destination en 2034. «La mission est audacieuse, s’est exprimé jeudi Thomas Zurbuchen, administrateur adjoint de la NASA. Mais je suis convaincu que le moment est venu de le faire».
Cette mission est par ailleurs la quatrième financée dans le cadre du programme New Frontiers de la NASA, qui soutient des projets de sciences planétaires à moins d’un milliard de dollars. À titre de rappel, les missions New Horizons, OSIRIS-REx ou encore Juno font toutes partie de ce programme.
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