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C’est décidé : Arecibo ne sera pas reconstruit

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Crédits : NSF

Le radiotélescope emblématique d’Arecibo, qui s’est effondré en 2020 sur l’île de Porto Rico, ne sera pas reconstruit, vient de faire savoir la National Science Foundation (NSF). En lieu et place, le propriétaire du site soutiendra l’ouverture d’un nouveau centre d’éducation l’année prochaine.

L’énorme parabole radio de l’observatoire d’Arecibo jouait un rôle essentiel dans trois domaines scientifiques différents : les études atmosphériques, la radioastronomie et le radar planétaire. Opérationnelle dès 1963, la plateforme scientifique du télescope était suspendue au-dessus de la vaste parabole par trois douzaines de câbles. En août 2020, l’un de ces câbles est malheureusement sorti de sa prise, puis un second.

Dès lors, la National Science Foundation (NSF) des États-Unis, propriétaire du site, a jugé la plateforme trop instable pour être sauvée. Le télescope s’est finalement effondré de lui-même quelques mois plus tard.

Depuis cet épisode, la gouverneure de Porto Rico et de nombreux astronomes du monde entier plaidaient en faveur de la reconstruction du radiotélescope. La NSF en a finalement décidé autrement. Au lieu de cela, l’agence gouvernementale a l’intention de transformer le site en une plaque tournante pour l’enseignement des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM). Ce nouveau centre éducatif devrait ouvrir en 2023, selon un communiqué.

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La plateforme scientifique d’Arecibo suspendue au-dessus de la parabole. Crédits : UCF

Un énorme héritage

Le radiotélescope d’Arecibo était jusqu’en 2016 le plus grand radiotélescope à parabole unique du monde (300 mètres de diamètre). Il est depuis détrôné par le radiotélescope chinois FAST, situé dans la province chinoise du Guizhou. Sa parabole propose une ouverture de cinq cent mètres de diamètre pour une superficie d’environ 196 000 mètres carrés (environ trente terrains de football).

Au cours de ses années de mise en service, Arecibo aura permis de nombreuses découvertes, dont le suivi de nombreux astéroïdes proches de la Terre. C’est aussi lui qui, en août 1989, permit d’imager l’un de ces objets pour la première fois dans l’histoire (l’astéroïde 4769 Castalia). Le SETI s’appuyait également dessus pour « écouter » le ciel à la recherche de signaux de civilisations extraterrestres.

Le 7 avril 1964, peu après son inauguration, des chercheurs l’ont notamment sollicité pour préciser la période de rotation de Mercure (59 jours, et non 88 jours comme on le pensait jusque-là). En 1974, il permit également la découverte de PSR B1913+16, le premier pulsar binaire. La même année, une équipe comprenant les astronomes Frank Drake et Carl Sagan l’a cette fois utilisé pour transmettre un message radio à d’éventuels extraterrestres en direction de Messier 13, un amas d’étoiles retrouvé à environ 25 000 années-lumière.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.