data center centre de données
Crédits : ep_jhu / Flickr

Ces trois géants de la tech assoiffent certaines régions déjà concernées par la sécheresse !

Dernièrement, un collectif d’investigation sur le changement climatique et un célèbre quotidien britannique ont mené une enquête. Selon ces travaux, Amazon, Google et Microsoft continuent de construire des data centers et ce, dans des régions déjà très impactées par la sécheresse.

De plus en plus de projets de data centers

Les centres de données (ou data centers) sont un lieu où se trouvent les équipements constitutifs d’un système d’information, à savoir les serveurs, ordinateurs centraux, baies de stockage etc. De nombreuses sociétés y ont recours et notamment, les géants de la tech que sont Amazon, Google et Microsoft. Ces sociétés ont récemment fait l’objet d’une enquête publiée par le collectif SourceMaterial le 9 avril 2025.

Le principal problème que souligne cette enquête conjointement menée avec le quotidien britannique The Guardian n’est autre que la forte consommation en eau des data centers. Néanmoins, ces travaux pointent un autre phénomène : la poursuite du développement de data centers dans des zones du globe où la sécheresse fait malheureusement des dégâts.

SourceMaterial indique avoir compilé de nombreuses informations afin de déterminer les emplacements des 632 data centers actuels d’Amazon, Google et Microsoft (voir carte ci-dessous). De plus, ce nombre devrait augmenter de 78% dans un avenir proche afin de répondre aux besoins croissants de l’IA générative.

carte data center
Crédits : SourceMaterial / The Guardian

Des populations locales mécontentes

Le collectif a contacté les trois géants et seul Amazon n’a pas répondu à l’appel. Microsoft a affirmé que 42% de l’eau utilisée pour refroidir ses data centers provenait de zones en situation de stress hydrique. Chez Google, 15% de la consommation en eau pour les centres de données est prélevée dans des lieux en proie à de fortes pénuries d’eau. Par ailleurs, il faut comprendre que la construction de data centers en zone sèche n’est pas le fruit du hasard. En effet, l’objectif est de fuir les zones humides afin d’éviter le risque de corrosion des métaux.

Les citoyens sont évidemment mécontents en raison des énormes quantités d’eau et d’énergie consommées, notamment en Espagne où se situent les plus imposants projets de data centers du continent. En revanche, les sociétés ont affirmé vouloir apaiser les tensions en assurant une « compensation en eau » pour les populations locales et les écosystèmes. Amazon prévoit de devenir « positif en eau » d’ici 2030 et pour l’instant, compenserait sa consommation actuelle à hauteur de 41%.

Enfin, Microsoft et Google tentent aussi de faire des efforts. En 2018, Microsoft avait essayé d’immerger un data center en mer, une manière de réduire le coût de consommation énergétique et d’envisager une implantation plus prés des littoraux. En 2020, il a été démontré que Google agissait pour réduire l’impact en CO2 de ses data centers. Néanmoins, il semble que le problème de l’eau reste entier.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.