Ces (étranges) marsupiaux géants parcouraient autrefois l’Australie

Crédits : H Richards

D’étranges animaux peuplent aujourd’hui l’Australie, mais ça ne date pas d’hier. Des marsupiaux de plus d’une tonne, avec des têtes de tapir, de longues griffes et des coudes qui ne pouvaient pas se plier étonnent aujourd’hui les scientifiques.

Des premiers fossiles de mâchoires, retrouvés au 19e siècle, avaient au départ été confondus avec ceux de kangourous géants. Quelques ossements, récupérés ici et là, avaient par la suite révélé qu’il s’agissait en réalité d’une ancienne espèce de marsupial. Difficile néanmoins de se faire une idée précise de l’animal, si ce n’est qu’il semblait présenter une tête ressemblant à celle du tapir moderne. De nouvelles recherches, initiées par des paléontologues de l’Université Monash et du Museums Victoria, nous dressent aujourd’hui un tableau plus précis de cette famille de marsupiaux éteinte, appelée Palorchestidae et disparue il y a 50 000 ans. Les détails de l’étude ont été publiés dans la revue Plos One.

Pour ces travaux, les chercheurs ont analysé les ossements de plus de 60 spécimens appartenant à trois espèces. Tous ont évolué à des époques différentes. L’idée était de pouvoir établir une chronologie de l’évolution de ces animaux. Les chercheurs se sont notamment concentrés sur les membres antérieurs et postérieurs. Il est alors très vite ressorti que plus ces animaux évoluaient dans le temps, et plus ils grandissaient. Parlorchetes azael – la dernière espèce recensée – pesait visiblement plus de 1 000 kilos. Soit deux fois plus qu’un ours polaire mâle. C’est plus que suggéré auparavant.

Les os des pattes antérieures d’un spécimen de palorchestides, d’anciens marsupiaux géants qui parcouraient autrefois l’Australie. Crédits : H Richards

Un physique étrange

Mais ces animaux n’avaient pas qu’un physique imposant. Ils étaient également visuellement très étranges. En plus d’une tête ressemblant à celle des tapirs modernes, et de leur nez très allongé, ces animaux présentaient également de longues griffes « semblables à des cimeterres ». De quoi ratisser et couper la végétation environnante (ils étaient herbivores). Leurs membres antérieurs étaient également particulièrement musclés. Ce qui suggère que ces animaux pouvaient probablement se redresser sur deux pattes.

Mais plus important, ils semblaient également avoir développé des coudes rigides, maintenus en permanence à un angle de 100 degrés par rapport au reste corps. Autrement dit, ils ne pouvaient pas les plier. C’est tout simplement le seul mammifère connu – vivant ou éteint – à présenter une telle caractéristique. Au regard de ces nouveaux résultats, les chercheurs considèrent aujourd’hui cette lignée de marsupiaux comme « l’une des plus étranges à avoir jamais existé ».

Reste à savoir pourquoi et comment ils ont disparu, il y a environ 50 000 ans. Certains pointent du doigt des changements environnementaux, d’autres l’Homme, qui venait d’arriver dans la région. Ce pourrait aussi être une combinaison des deux. Ces animaux n’avaient probablement qu’un seul petit à la fois, et avaient besoin de grandes quantités de nourriture pour survivre. Ajoutez à cela une possible chasse intensive, et toutes les conditions sont réunies pour mener à une extinction.

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