En s’appuyant sur les données de l’observatoire Gaia, l’Agence spatiale européenne (ESA) annonce la découverte de plusieurs étoiles hyper-véloces, qui semblent se déplacer à très grande vitesse vers le centre de notre Galaxie. Pour les astronomes, elles pourraient venir d’une autre galaxie.
L’observatoire Gaia, en orbite autour de notre planète, ambitionne de cartographier les milliards d’étoiles de notre Galaxie, analysant leurs positions dans l’espace, entre autres choses. La dernière salve de données renvoyée par le télescope – basée sur des observations effectuées entre juillet 2014 et mai 2016 – a révélé la présence « d’intrus ». Sur les 1,3 milliard d’étoiles répertoriées, certaines étaient hyper-véloces, se déplaçant parfois jusqu’à 700 km/s. Si ces étoiles sont déjà connues, elles se déplacent généralement vers l’extérieur de notre Galaxie, propulsées et entraînées par le trou noir supermassif situé au centre de la Voie lactée. Or, ces nouvelles étoiles hyper-véloces découvertes semblent se déplacer non pas vers l’extérieur, mais bien vers le centre de notre Galaxie. Pour les chercheurs, ces intrus pourraient alors venir de galaxies satellites de la Voie lactée (probablement le Grand Nuage de Magellan).
« Les étoiles peuvent être accélérées à des vitesses élevées lorsqu’elles interagissent avec un trou noir supermassif. La présence de ces étoiles pourrait donc être le signe de tels trous noirs dans les galaxies voisines, explique Elena Rossi, de l’Observatoire Leiden (Pays-Bas) et principale auteure de l’étude. Mais les étoiles ont peut-être aussi fait partie d’un système binaire, projetées vers la Voie lactée lorsque leur étoile compagnon a explosé en tant que supernova. De toute façon, les étudier pourrait nous en dire plus sur ce type de processus dans les galaxies voisines ».
Pour l’heure, impossible de savoir d’où elles viennent. Les chercheurs espèrent maintenant en apprendre davantage sur l’âge et la composition de ces étoiles par des opérations de suivi au sol. Des données qui permettront de préciser l’origine de ces étoiles. « Nous prévoyons des mesures de vitesse 3D complètes pour environ 150 millions d’étoiles, poursuit la chercheuse. Cela aidera à trouver des centaines, voire des milliers d’étoiles hyper-véloces, à comprendre leur origine plus en détail et à les utiliser pour étudier l’environnement du centre galactique ainsi que l’histoire de notre Galaxie ».
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