Ces chercheurs auraient trouvé la formule idéale pour se débarrasser des moustiques !

Crédits : Wikimedia Commons

Des chercheurs américains et chinois ont développé une stratégie associant deux techniques afin de vaincre une espèce de moustique vecteur de plusieurs maladies. Il est question de stériliser les femelles, mais également d’infecter les mâles à l’aide d’une bactérie.

Une expérience sur deux ans

Le moustique Aedes aegypti est avec le moustique tigre (Aedes albopictus), vecteur de maladies telles que la dengue, le chikungunya, le virus Zika, la malaria et évidemment la fièvre jaune réapparue au Brésil en 2016. Par ailleurs, leur aire de répartition s’étend inexorablement et la France n’y échappe pas. Par exemple, le moustique tigre est aujourd’hui installé dans une grosse moitié du pays. Depuis plusieurs années, des recherches sont menées afin de découvrir le bon moyen d’en venir à bout.

Un communiqué publié le 17 juillet 2019 fait état de recherches pleines de promesses, menées par l’Université d’État du Michigan (États-Unis) et l’Université Sun Yat-sen à Canton (Chine). Il est question d’une stratégie développée lors d’une expérience menée sur deux îles proches de Canton où les taux de transmission de la dengue font partie des plus élevés du pays.

De grandes boites renfermant des moustiques mâles contaminés par une bactérie du genre Wolbachia
Crédits : Université d’État du Michigan

Une stratégie double

Les chercheurs se sont attaqués à la fois aux femelles et aux mâles. Les premières ont été irradiées afin de les rendre stériles, et les seconds ont été contaminés au moyen d’une bactérie du genre Wolbachia. Cette dernière, lors de l’infection, se retrouve en proportion importante dans l’appareil reproducteur, et a tout simplement pour effet d’empêcher les mâles de se reproduire avec des femelles encore fécondes !

Sur les deux îles chinoises, les résultats sont très encourageants. En effet, la quantité d’œufs de moustiques a baissé de 94 %. De plus, ont été observées des périodes sans aucune éclosion allant jusqu’à 13 semaines. La présence de femelles – les seules à pouvoir piquer les humains – a fortement diminué. Enfin, la population locale a retrouvé une certaine sérénité puisque les signalements de piqûres sont désormais beaucoup plus rares.

Si les répulsifs et autres moustiquaires traditionnelles affichent leurs limites, la recherche scientifique fait preuve d’imagination. En février 2019, nous évoquions une étude américaine ayant mis au point une sorte de « médicament coupe-faim » à destination des Aedes aegypti. L’objectif ? Générer une sensation de satiété chez le moustique, et ainsi stopper sa soif de sang.

Sources : New Scientist – ABC News

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