Ces animaux marins sont dotés d’un 6 ème sens particulièrement utile

Crédits : Bouboulski / Wikipédia

Certains animaux marins comme le dauphin, la raie ou l’ornithorynque ont une faculté rare, mais très pratique : l’électro-perception. Ce 6e sens leur permet de détecter les champs électriques, même très faibles, émis par d’autres animaux.

Chez le dauphin de Guyane, des embryons de moustache se trouvant sur le rostre (qui peut désigner chez les humains le nez) contiennent une substance qui, selon des chercheurs allemands, leur octroie ce don. Chez d’autres animaux marins, les électro-récepteurs sont répartis soit sur tout le corps soit seulement dans la tête. Ils ne peuvent fonctionner que dans la mer grâce aux minéraux présents dans l’eau qui facilitent le passage des champs électriques.

Cette électro-perception peut avoir plusieurs fonctions pour ces animaux aquatiques. Pour les requins par exemple, cette faculté est utilisée pour la chasse : elle leur sert à trouver leurs proies, même dans l’obscurité. Et pour ces proies, l’électro-perception peut aider à détecter la présence du prédateur. Mais détecter les champs électriques permettrait également de s’orienter lorsque la visibilité est réduite, de communiquer et même de s’adapter à l’environnement.

Une équipe de chercheurs anglo-américains a tenté de déterminer l’origine de cette faculté, en étudiant le système d’électro-perception de deux animaux marins : l’axolotl du Mexique et le poisson-spatule du Mississippi. L’étude de ces deux espèces a démontré que leurs organes électro-sensoriels étaient basés sur le même modèle et présentaient le même tissu embryonnaire. Les chercheurs en ont donc conclu que cette faculté proviendrait d’un ancêtre commun ayant existé il y a environ 500 millions d’années : un prédateur marin.

Cependant, l’électro-perception s’est progressivement perdue au fil du temps pour une partie du monde aquatique et les raisons restent pour le moment inconnues. « On peut imaginer (que certaines espèces) n’en aient plus eu besoin parce qu’elles chassaient dans des eaux peu profondes, en journée, avec de meilleures conditions de luminosité », explique Clare Baker, maître de conférence en neurobiologie à l’Université de Cambridge.

Sources : Sciences et AvenirElectroréception.

– Crédits photo : Stephen Dalton/Animals Animals—Earth Scenes