Une équipe de paléontologues annonce avoir identifié cinq nouveaux spécimens de Rauisuchia. Ces impressionnants carnivores évoluaient en Afrique du Sud il y a 210 millions d’années. Les détails de l’étude sont publiés dans le Journal of African Earth Sciences.
Les Rauisuchia forment un ordre éteint de reptiles Archosauria, proches des actuels crocodiles. Ces créatures ont pris le pouvoir suite à l’extinction massive du Permien, il y a 252 millions d’années. Ils côtoyaient quelques théropodes à l’époque, mais les dinosaures n’étaient pas encore devenus les géants qu’ils étaient destinés à être. De nombreux fossiles de ces reptiles ont été retrouvés en Amérique du Sud ou en Afrique de l’Est. En Eurasie et en Amérique du Nord également. Le ré-examen de fossiles conservés au musée sud-africain d’Iziko et au musée national de Bloemfontein, rapporte aujourd’hui le premier enregistrement définitif de fossiles de Rauisuchia en Afrique australe (formation d’Elliot).
Des carnivores impressionnants
Cinq spécimens, représentant au moins deux taxons distincts, ont été identifiés, et tous évoluaient il y a 210 millions d’années environ. Selon Rick Tolchard de la Wits University, principal auteur de ces travaux, ces reptiles, qui pouvaient mesurer jusqu’à sept mètres de long, se nourrissaient à l’époque des premiers mammifères et de dinosaures herbivores. «Ces fossiles anciens nous fournissent des preuves de la façon dont au moins deux espèces de prédateurs chassaient au Trias, explique le chercheur. Il est étonnant de suivre les indices laissés dans les dents, mâchoires, membres et autres fossiles pour nous aider à raconter l’histoire ancienne de la vie en Afrique australe».
Nous savons également que ces reptiles se sont éteints il y a environ 200 millions d’années lors de l’extinction massive de la fin du Trias. Ne laissant au passage aucun descendant, et ouvrant ainsi la voie aux dinosaures théropodes, désormais grands prédateurs. Ainsi, ces nouveaux spécimens décrits représentent quelques-uns des derniers Rauisuchia connus. Ils nous apprennent également que certaines de ces créatures évoluaient bel et bien près du cercle polaire antarctique, contrairement à ce que l’on pensait auparavant.
«Cette étude nous démontre tout l’intérêt de ré-examiner de vieux spécimens. Nous savons enfin ce qui terrorisait tous ces dinosaures herbivores à l’époque», explique le professeur Jonah Choiniere, co-auteur de ces travaux.
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