Comment le cerveau humain se repère-t-il dans la réalité virtuelle ?

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Des universitaires américains planchent actuellement sur la base neurale de la perception visuelle. Il s’agit ici de comprendre la façon dont notre cerveau se repère dans la réalité virtuelle.

La réalité virtuelle donne la possibilité de s’immerger dans des mondes inconnus habituellement peu ou pas accessibles. Les casques VR peuvent entre autres nous transporter dans les airs, au cœur d’un atome, sur le flanc d’une montagne et même dans un monde sans gravité. Aucun repère ne permet à notre cerveau de savoir où nous nous trouvons, alors comment ce dernier fait-il ?

Trouver une réponse à cette question est le but du travail de Bas Rokers, professeur agrégé au département de psychologie et membre de l’Institut de recherche McPherson Eye, et de Karen Schloss de l’université du Wisconsin. Leurs résultats ont été publiés le 9 mars 2017 dans la revue Frontiers.

Le projet Virtual Brain a été détaillé dans un entretien réalisé par Alexis Gambis, directeur exécutif du festival Imagine Science Films dont l’édition 2017 se déroulera à Paris en octobre. L’objectif du projet se décline en deux parties. La première est relative à la compréhension des facteurs nous permettant de naviguer dans l’espace et au fait de cerner la façon dont notre cerveau perçoit et traduit ces mêmes facteurs. La seconde partie vise à développer un outil éducatif basé sur la réalité virtuelle pour l’enseignement des neurosciences.

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Les chercheurs ont réalisé des tests en désignant des volontaires pour participer à un jeu de réalité virtuelle développé spécialement par l’équipe : Brain Walker. Le jeu permet aux participants de se déplacer dans un cerveau virtuel en suivant des orbes de lumière, autant de points de passage figurant sur une carte apparaissant juste au-dessus de la main virtuelle du volontaire. L’objectif est ici de comprendre comment le cerveau parvient à traduire les couleurs à travers le casque VR, mais également d’analyser la capacité des participants à s’orienter dans cet environnement.

Selon Bas Rokers, « la réalité virtuelle offre des opportunités passionnantes dans l’enseignement des neurosciences. » En effet, la question relative à l’efficacité d’un enseignement de structures 3D via des dessins en 2D se pose. Les chercheurs ont déterminé qu’un tel apprentissage est difficile à appréhender pour notre cerveau, c’est pourquoi les étudiants dissèquent des cadavres d’animaux depuis des années, mais cela est plutôt onéreux.

La réalité virtuelle immersive se plaçant comme outil éducatif en neuroanatomie donne espoir aux étudiants désireux d’explorer et de manipuler ces structures en 3D. L’avantage de la réalité virtuelle réside également dans le fait de pouvoir mettre aisément à jour les supports 3D lorsque de nouvelles découvertes sont faites par exemple.

En 2016, une équipe de chercheurs néerlandais a créé un atlas interactif en trois dimensions permettant de faire un suivi précis des différents stades du développement de l’embryon humain. Citons également le chercheur Mel Slater qui a mené il y a quelques mois une expérience reproduisant en réalité virtuelle ce que l’on nomme la décorporation, une sortie du corps décrite par de nombreuses personnes ayant vécu une expérience de mort imminente.

Sources : LoboCineRealite Virtuelle