microplastiques
Crédits : Svetlozar Hristov / iStock

Le cerveau humain, un aimant à microplastiques ?

Deux années après la première découverte de microplastiques dans le corps humain, des chercheurs américains ont publié une étude plutôt alarmante. Selon les résultats, le cerveau humain surpasserait en effet d’autres organes en termes de concentration en microplastiques.

Le cerveau en première ligne face aux microplastiques

Aujourd’hui, les microplastiques sont quasiment partout, notamment dans l’eau, les aliments et même l’air ambiant. En 2022, des chercheurs britanniques ont isolé pour la toute première fois des microplastiques dans un corps humain, plus précisément dans les poumons. Néanmoins, d’autres organes sont aussi concernés, tels que le cœur, les artères, le pénis et les testicules ainsi que le sperme. Depuis le début de l’année 2024, nous savons désormais également que les microplastiques que nous ingérons peuvent migrer dans le cerveau. Or, d’autres travaux plus récents démontrent que ce phénomène de bioaccumulation est plus grave que prévu.

Pilotée par une équipe de l’Université du Nouveau-Mexique, une étude publiée en mai 2024 dans la revue Nature Portfolio décrit le cerveau comme étant un véritable aimant à microplastiques. Mais que cela signifie-t-il concrètement ? Simplement, le cerveau humain est concerné par une bioaccumulation plus importante que pour les autres organes. Évidemment, cette conclusion soulève des interrogations concernant les possibles effets néfastes au niveau de la santé cérébrale.

« Il y a beaucoup plus de plastique dans nos cerveaux que je n’aurais jamais pu l’imaginer. », a déclaré Matthew Campen, le principal auteur de l’étude, dans une interview accordée au Guardian le 21 août 2024.

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Crédits : Svetlozar Hristov / iStock

Un problème de santé publique mondial

Les scientifiques américains disent avoir analysé pas moins de 91 échantillons de cerveau humain provenant d’autopsies. Premier constat : tous les échantillons contenaient des microplastiques. Cependant, il y a encore plus grave. En effet, il est question d’une concentration dix à vingt fois supérieure à celle d’autres organes tels que les reins et le foie. Par ailleurs, les chercheurs ont affirmé qu’au niveau de 24 échantillons, les microplastiques représentaient en moyenne 0,5 % du poids total du tissu cérébral.

Y a-t-il des raisons de s’inquiéter ? Des travaux ont par le passé déjà établi des liens entre la présence de microplastiques dans le corps et l’apparition de problèmes de santé comme des perturbations du système immunitaire, des troubles de la fertilité et de la mémoire ou encore une augmentation des cancers chez les plus jeunes. Or, il s’avère que l’étude l’Université du Nouveau-Mexique a également révélé que des échantillons de tissus cérébraux de personnes décédées de démence, dont certaines touchées par la maladie d’Alzheimer, témoignaient d’une concentration en microplastique dix fois plus importante.

Pour les scientifiques, il est donc nécessaire de décréter une urgence mondiale puisque les risques pour la santé sont assurément proportionnels à l’augmentation des microplastiques dans l’environnement.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.