Certains virus jouent un rôle essentiel dans l’évolution et la survie de l’espèce humaine

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Crédits : Scientific animations / Wikipedia

Alors que le monde se démène pour contrôler l’actuelle pandémie de Covid-19, de nouvelles recherches montrent que les virus jouent également un rôle clé dans l’évolution, plus précisément dans la capacité des mammifères à se reproduire et à survivre.

Des séquences ADN issues de virus

En général et particulièrement aujourd’hui, le mot « virus » a une forte connotation négative. Toutefois, il faut rappeler que certains virus ont un côté positif et sont même parfois indispensables. Il s’avère que des séquences de notre ADN sont issues d’ancien génomes viraux. Des chercheurs de l’Université de Californie à Davis (États-Unis) ont publié une étude dans la revue Nature Structural and Molecular Biology le 7 septembre 2020. Selon ces recherches, ces séquences ADN se trouvant dans les cellules vouées à devenir des spermatozoïdes sont essentielles. Ces dernières favorisent la capacité des mammifères à se reproduire et à survivre.

Rappelons qu’obtenir un spermatozoïde se fait en deux phases et avec du matériel génétique viral. Lors de la première phase se produit la mitose (voir schéma ci-après), c’est-à-dire la multiplication des cellules germinales à l’origine des spermatozoïdes chez l’homme. Or, celles-ci recopient l’ADN de la cellule mère. Le fait est que ce matériel génétique est incarné par un enroulement sous forme de chromosomes. À l’intérieur, nous retrouvons deux molécules d’ADN identiques.

mitose spermatoizoide
Crédits : Mysid / Wikipedia

La seconde phase n’est autre que la méiose, lors de laquelle les spermatocytes dupliquent leurs chromosomes et les divisent en deux. Nous obtenons ensuite quatre cellules contenant chacune un demi chromosome. Au moment où le spermatozoïde rencontrera l’ovule, leurs deux moitiés de chromosome se rassembleront afin de former un génome complet.

Elles façonnent l’évolution

Dans la transition séparant ces deux étapes, l’ADN provenant des virus fait son apparition. Il faut savoir qu’entre les cellules de la première étape et celles de la seconde, plusieurs gènes changent de statut. Certains sont éteints (ou réprimés) tandis que d’autres sont suractivés (transcriptomes). Or, le statut de chaque gène est défini par l’ADN attirant des molécules d’activation (ou de répression).

«Sur le long terme, les virus ont des impacts positifs sur notre génome et façonnent l’évolution», a déclaré Satoshi Namekawa, principal auteur de l’étude.

Selon ces recherches, certaines de ces séquences ADN sont en réalité issues de virus. Ces dernières se sont fondues dans notre génome il y a très longtemps et sont devenues des points clé de notre évolution. Ces séquences amplifient certains gènes pendant la création de gamètes et définissent donc la spécificité des spermatozoïdes des mammifères en fonction de leur espèce.