Certains serpents chassent en groupe et coordonnent leurs attaques !

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Bien qu’ils soient aussi sociaux que les oiseaux et les mammifères, les serpents ont longtemps été considérés comme des chasseurs solitaires. Une étude suggère pourtant que certains chassent en groupe et coordonnent consciemment leurs attaques pour augmenter les chances de réussites, suggère une étude.

Vladimir Dinets, professeur de recherche en psychologie à l’université du Tennessee, a récemment observé le boa cubain, le plus grand prédateur terrestre natif de l’île opérant dans les grottes de chauves-souris dans le parc national Desembarco del Granma. De nombreuses grottes cubaines abritent en effet de grandes colonies de chauves-souris qui voguent au crépuscule et rentrent à l’aube. En observant le comportement des boas, le chercheur s’est rendu compte que ces derniers bondissaient du plafond de l’entrée de la grotte pour saisir les mammifères en plein vol. Il a également constaté que si plus d’un boa était présent, les serpents coordonnaient leurs positions pour former un mur à travers l’entrée, obligeant les chauves-souris passantes à se trouver à une distance frappante d’au moins un boa.

Une séquence documentaire de la BBC illustre cette technique de chasse :

Dans cette étude publiée dans la revue Animal Behavior and Cognition, le chercheur explique que toutes les attaques coordonnées (16 au total) ont été couronnées de succès et qu’il fallait également moins de temps pour capturer une chauve-souris. Si le boa était seul, il repartait bredouille la plupart du temps.

À ce jour, seule une poignée de serpents ont été observés en train de chasser en groupe, mais pour Vladimir Dinets, près de 3 000 espèces de pourraient sur Terre coordonner ainsi leurs attaques pour maximiser leurs chances de capture. « Il est possible que les chasses coordonnées soient quelque chose de commun parmi les serpents », rapporte le chercheur, « mais il faudra des recherches de terrain importantes ainsi qu’être très patients pour prouver cela ».

Le chercheur note par ailleurs que l’observation du boa à l’état sauvage, aussi fascinante soit-elle, devenait de plus en plus rare et difficile, car seules les grottes les plus éloignées sont aujourd’hui concernées. Les boas sont chassés pour leur chair ou pour se travestir en animaux de compagnie. Le problème selon le chercheur, c’est que moins il y aura de boas à l’état sauvage et moins ils pourront s’allier pour coordonner leurs attaques. Les chances de survie seraient alors sérieusement compromises pour les plus solitaires.

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