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Certains pensent qu’il s’agit d’un vaisseau extraterrestre hostile : voici ce que répond la NASA

Un objet mystérieux traverse actuellement notre système solaire à une vitesse jamais observée, soulevant des questions troublantes sur ses véritables intentions. Alors qu’un célèbre professeur de Harvard évoque une possible sonde extraterrestre hostile, la communauté scientifique tente de démêler le vrai du faux dans cette affaire qui divise les experts.

Un visiteur pas comme les autres

Le 1er juillet 2025 restera peut-être gravé dans l’histoire de l’astronomie. Ce jour-là, des télescopes ont détecté un objet inhabituel filant à travers l’espace à une vitesse phénoménale, près de deux fois supérieure à celle de nos précédents visiteurs interstellaires. Baptisé 3I/ATLAS, cet intrus cosmique présente des caractéristiques pour le moins impressionnantes.

Avec un noyau rocheux estimé à 5,6 kilomètres de diamètre, il surpasse largement en taille ses prédécesseurs ‘Oumuamua et la comète Borisov. Sa chevelure poussiéreuse caractéristique confirme sa nature cométaire, mais ses origines restent fascinantes : les premiers travaux suggèrent qu’il pourrait provenir d’une région totalement inexplorée de notre galaxie et être considérablement plus ancien que tous les corps célestes connus de notre système solaire.

Quand la science-fiction rencontre l’astronomie

L’affaire aurait pu s’arrêter à cette découverte remarquable, mais c’était sans compter sur les déclarations fracassantes d’Avi Loeb, physicien théoricien renommé de l’université Harvard. Dans une série d’articles qu’il qualifie lui-même d’« exercice pédagogique », le scientifique israélo-américain avance une hypothèse pour le moins audacieuse : et si 3I/ATLAS n’était pas une simple comète, mais une sonde extraterrestre envoyée par une civilisation hostile ?

Sa théorie s’appuie sur l’hypothèse dite de la « Forêt Sombre », concept issu de la science-fiction selon lequel les ressources limitées de l’univers pousseraient toute civilisation intelligente à éliminer préventivement ses rivales potentielles. Selon Loeb, la trajectoire particulière de l’objet, qui atteint son point le plus proche du Soleil du côté opposé à la Terre, pourrait être intentionnelle pour éviter une observation détaillée.

Une menace imminente selon Harvard ?

Les prédictions de Loeb deviennent encore plus alarmantes lorsqu’il évoque la possibilité que cet objet utilise une manœuvre gravitationnelle complexe, appelée manœuvre d’Oberth inversée, pour se diriger vers notre planète. Selon ses calculs, si ses hypothèses s’avéraient exactes, l’objet pourrait atteindre la Terre dès novembre ou décembre 2025.

« Les conséquences, si l’hypothèse s’avère correcte, pourraient être potentiellement désastreuses pour l’humanité« , écrit le professeur dans ses travaux, suggérant même la nécessité de prendre des « mesures défensives », tout en reconnaissant qu’elles pourraient s’avérer inutiles face à une technologie extraterrestre avancée.

comète vaisseau
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La réalité reprend ses droits

Face à ces déclarations sensationnelles, la communauté scientifique internationale affiche un scepticisme quasi unanime. Tom Statler, responsable scientifique de la NASA pour les petits corps du système solaire, indique : « Cela ressemble à une comète. Elle a des caractéristiques typiques des comètes. Elle ressemble beaucoup, à presque tous les égards, aux comètes que nous connaissons. »

Les observations continues de l’objet renforcent cette conclusion. Plus les télescopes l’étudient à mesure qu’il s’approche, plus son comportement confirme sa nature cométaire naturelle. Si 3I/ATLAS présente effectivement quelques propriétés légèrement différentes des comètes de notre système solaire, rien ne justifie d’y voir autre chose qu’un phénomène astronomique remarquable mais parfaitement naturel.

Une fascination légitime détournée

Cette polémique illustre parfaitement la tension entre la fascination légitime pour les visiteurs interstellaires et la tendance à y projeter nos fantasmes extraterrestres. Avi Loeb, déjà connu pour ses spéculations similaires sur ‘Oumuamua qu’il avait qualifié de possible « voile légère » artificielle, semble poursuivre une stratégie médiatique bien rodée.

La NASA peut aujourd’hui affirmer avec une grande confiance que 3I/ATLAS ne représente aucune menace pour notre planète. Cette comète interstellaire record restera néanmoins un objet d’étude passionnant, première représentante de sa catégorie venue de l’extérieur de notre système solaire, et de loin la plus rapide jamais observée. Une découverte suffisamment extraordinaire pour ne pas avoir besoin d’être habillée de théories extraterrestres.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.