Si certains humains résistent au grand froid, ils le doivent à l’homme de Denisova !

Homme de Denisova
Crédits : L'Homme de Denisova / Capture France 2

Le mystère de l’hominidé de Denisova n’est pas encore totalement élucidé par les scientifiques, mais selon des chercheurs américains, les populations de l’Arctique supportent le grand froid grâce à un héritage génétique issu directement de cette espèce d’Homo éteinte depuis plusieurs dizaines de milliers d’années.

En 2010, l’hominidé de Denisova (ou Dénisovien) a été identifié par analyse génétique et fait partie du genre Homo sans pourtant avoir reçu de nom spécifique. Selon les chercheurs, cette espèce a vécu entre 1 million et 30 000 d’années avant aujourd’hui.

Tout comme l’homme de Neandertal, l’homme de Denisova est une source d’héritage génétique pour les hommes modernes, par exemple chez les Inuits de l’Arctique ainsi que toutes les populations amérindiennes arrivées sur le continent américain par le détroit de Bering il y a 15 000 ans. Ces populations conserveraient dans leur génome une trace de croisement entre les hommes de Denisova et Homo Sapiens.

Molaire de l’hominidé de Denisova / Crédits : Thilo Parg

Une équipe de l’université de Berkeley (États-Unis) menée par Rasmus Nielsen a découvert que les Inuits ont une variante du chromosome 1 plutôt spéciale contenant les gènes TBX15 et WAR2. Le premier entre par exemple dans la composition de ce que l’on nomme le tissu graisseux brun, produisant de la chaleur en cas de froid intense. Il s’avère que plus les chercheurs sont remontés vers le nord, plus cette spécificité était marquée. Il faut savoir que cette variante est très fréquente en Asie, mais rare en Europe et en Océanie et inexistante en Afrique.

Ladite variante a été associée à l’homme de Neandertal et dans une plus grande mesure à l’homme de Denisova, très présent en Asie Centrale il y a environ 30 000 et donc particulièrement adapté aux climats froids. Chez les Iakoutes et les Évènes, deux peuples du Grand Nord sibérien, les scientifiques ont retrouvé une « variante dénisovienne » très bien conservée, tout comme chez les Naxi installés entre autres au Tibet, au pied de l’Himalaya.

Sources : Sciences et Avenir – ICI Radio Canada