Certains atolls des îles Marshall sont encore plus radioactifs que Tchernobyl

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Un essai nucléaire sur l'Atoll de Bikini en 1946. Crédits : James Vaughan

Des chercheurs ont récemment analysé les niveaux de radiation aux Îles Marshall. Il ressort que certaines zones sont encore plus radioactives que Tchernobyl et Fukushima.

De 1946 à 1958, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont mené plusieurs dizaines d’essais nucléaires autour des Îles Marshall. Dans les atolls de Bikini et d’Enewetak, plus précisément. L’idée consistait à faire exploser des bombes à des fins expérimentales, dans le but de valider des modèles de fonctionnement. Pour mener ces tests, les habitants de ces atolls et des sites voisins ont donc été déplacés. À la fin des années 1960 certains habitants ont été invités à s’y réinstaller, mais ils furent à nouveau évacués en raison du fort taux de radioactivité enregistré. Mais qu’en est-il aujourd’hui ?

Des niveaux encore beaucoup trop élevés

Pour tenter de le savoir, des chercheurs américains de l’Université de Columbia se sont rendus sur quatre de ces atolls pour y tester des échantillons de sol (130 au total). Et les nouvelles ne sont pas bonnes. Ils ont en effet constaté que les niveaux de certains isotopes – plutonium 239 et -240, américium-241 et bismuth-207 – étaient encore beaucoup trop élevés. Ils dépassaient même de loin la limite d’exposition légale convenue par les États-Unis et la République des Îles Marshall dans les années 1990.

Pour vous donner une idée du problème, les niveaux de plutonium 239 et -240 dans le sol de certaines de ces îles avaient des niveaux 10 à 1 000 fois supérieurs à ceux de Fukushima. Et environ 10 fois plus élevés que ceux enregistrés dans la zone d’exclusion de Tchernobyl.

Les chercheurs expliquent également avoir testé plus de 200 fruits – principalement des noix de coco et du baquois – sur 11 petites îles réparties sur quatre atolls (Bikini, Enewetak, Rongelap et Utirik). Il ressort que les niveaux de césium-137 sont, là encore, très supérieurs à ceux considérés comme « sûrs » par les autorités internationales. Autrement dit, les fruits sont impropres à la consommation.

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L’atoll de Bikini, situé dans les îles Marshall. Crédits : Wikipédia

Les îles Marshall condamnées ?

Situé à mi-chemin entre l’Australie et l’État américain d’Hawaï, l’archipel qui comprend 1 200 îles et îlots semble ne pas réussir à évacuer le « poison ». Aujourd’hui, une autre menace pèse dessus. La zone s’avère en effet gravement menacée par l’élévation du niveau de la mer, et notamment par les inondations provoquées par les vagues.

Selon une étude publiée il y a quelques mois dans la revue Science Advances, certaines de ces îles pourraient même devenir inhabitables d’ici 2030, ou au plus tard 2065.

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